C'est une lettre ouverte en forme d'explication de texte que l'Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) (1) a adressé aux parlementaires le 4 novembre. Le collectif d'associations estime que le chiffre avancé par le gouvernement de 600 millions d'euros annuels consacrés à l'aide médicale d'Etat (AME) ne se fonde que sur des projections de l'inspection générale des affaires sociales et « comporte en année pleine près de 50 % de dépenses effectuées les années précédentes ». De plus, ajoute-t-il, ce montant intègre des dépenses générées par des publics autres que les bénéficiaires au sens de la loi. Notamment les demandeurs d'asile, « bien souvent renvoyés vers l'AME au lieu de la CMU ».
L'ODSE précise que « les gouvernements précédents ont minimisé le coût de l'AME en ne prévoyant que 40 millions d'euros, ce qui a conduit à la nécessité de rattraper les budgets antérieurs ». Et souligne que la facture sera encore plus lourde « via les impayés hospitaliers au lieu de la presque transparence de l'AME », aucun personnel soignant ne pouvant refuser un patient parce qu'il n'a pas de couverture maladie. Selon lui, renforcer l'accès à la prévention et aux soins précoces sera le seul moyen d'effectuer des économies.
(1) Contacts ODSE : Comede, Hôpital Bicêtre - BP 31 - 94272 Le Kremlin-Bicêtre - Tél. 01 45 21 38 40 ou Act Up Paris : 45, rue Sedaine - 75011 Paris - Tél. 01 48 06 13 89.