Le Secours catholique déplore l'exclusion grandissante des familles monoparentales

Dans son rapport d'activité 2002 (1), rendu public le 4 novembre, le Secours catholique demande au gouvernement de consacrer la prochaine conférence de la famille à la monoparentalité. Si les familles monoparentales représentent 13,5 % des allocataires des caisses d'allocations familiales (+ 3,3 % en un an), elles constituent 28,8 % du public qu'il reçoit. Leur progression est constante et leur situation se dégrade d'année en année, relève l'organisation qui note, de façon générale, une remontée de la pauvreté. « Après une baisse en 2000, constatée également par l'INSEE récemment [2] , et une quasi-stabilité en 2001, le nombre de pauvres est reparti à la hausse en 2002 », s'alarme Gilbert Lagouanelle, directeur du pôle action institutionnelle, qui craint que « cela ne soit pire en 2003 ». C'est ainsi que le Secours catholique a accueilli, en 2002, 1, 6 million de personnes (855 000 adultes et 745 000 enfants), un chiffre en progression de 2,3 %par rapport à l'année précédente. Le nombre de personnes inactives ou éloignées de l'emploi est en nette augmentation, de même que celui des étrangers, souvent sans statut (27 % contre 24 %en 2001).

Cette situation amène d'ailleurs d'autres acteurs associatifs à réclamer un effort accru des autorités. Déplorant le décalage « entre l'affichage de certaines mesures positives mises en avant par les pouvoirs publics » et « la réalité du vécu des acteurs associatifs », la Fondation Abbé-Pierre demande un « engagement fort de l'Etat » dans le domaine de l'urgence. Pour sa part, elle consacrera cet hiver 300 000  €, soit le double de l'an dernier, aux dispositifs exceptionnels instaurés pour les sans- abri. Et Médecins du monde exige « des solutions durables et complètes », avec une ouverture de nuit des espaces solidarité insertion, la refonte des dispositifs d'hébergement d'urgence et la mise en place d'une couverture logement universelle.