En 1999, date du dernier recensement de la population, le taux de chômage s'échelonnait de 5,4 % pour la zone d'emploi la plus favorisée à plus de 23 % pour la plus touchée, pointe une étude du ministère du Travail (1). Au-delà de ces disparités essentiellement dues à la façon dont les territoires sont victimes de la conjoncture, en fonction des secteurs d'activité qui y sont le plus représentés, le chômage est bien plus élevé dans les zones urbaines sensibles (ZUS) : il y atteint 25,4 %, contre 14,3 %dans les villes qui les entourent. C'est aussi dans ces quartiers défavorisés que les périodes de chômage sont plus longues : en moyenne de 9 %, avec des écarts plus ou moins grands selon l'intégration des ZUS dans leur environnement et leur politique sociale. L'âge, l'origine nationale, l'expérience professionnelle, ayant toutefois des incidences bien plus importantes en la matière, rappelle l'étude.
« Ces disparités ressortissent davantage à des logiques de fonctionnement des marchés de l'habitat, qui peuvent engendrer des phénomènes d'exclusion, ou à la géographie du parc de logements sociaux, qui entraîne la concentration dans certains quartiers de populations particulièrement exposées au risque du chômage », note l'étude. Des facteurs discriminants peuvent également expliquer le phénomène, les personnes d'origine non européenne subissant une durée plus longue de chômage (en moyenne de deux mois), à lieu de résidence, âge, et qualification équivalents. Autre explication avancée : les difficultés de déplacement des habitants en ZUS, obstacles à la recherche d'emploi. Parmi eux, 61 % possèdent un permis de conduire, qui abaisse de 15 % la durée de chômage.
(1) DARES - Premières synthèses informations n°43-1 - Octobre 2003.