La commission du débat national sur l'avenir de l'école (1), pilotée par Claude Thélot, a désormais entre les mains, pour alimenter ses travaux, l'avis du Haut Conseil de l'évaluation de l'école.
Ce texte, d'une douzaine de pages, rendu public le 22 octobre et intitulé « Eléments du diagnostic sur le système scolaire français », a été élaboré en prenant appui sur le rapport rédigé par quatre experts établissant un diagnostic de notre système éducatif.
Le Haut Conseil déplore tout d'abord le nombre de sorties du système scolaire sans qualification et souhaite accroître celui de bacheliers, deux objectifs déjà présents dans la loi d'orientation de 1989. Il examine ensuite la situation de l'école primaire, du collège, des lycées et de l'entrée dans l'enseignement supérieur. Il relève ainsi l'attachement des Français à l'existence d'une école maternelle sans se prononcer, cependant, sur les bienfaits d'y inscrire un enfant à partir de 2 ans. Outre le maintien du collège unique, le Haut Conseil préconise également, pour les 10 à 15 % d'élèves en difficulté dans leur maîtrise de la langue, d'expérimenter des mesures « depuis la grande section de la maternelle jusqu'au CE1, et non pas [pour] le seul CP ». Et s'inquiète de la faiblesse de la dépense moyenne par étudiant concédée par l'Etat.
Considérant qu'il ne pouvait pas se montrer exhaustif, le Haut Conseil de l'évaluation de l'école a choisi de « laisser de côté de nombreuses questions de société ». Questions que le rapport des quatre experts n'avait, lui, pas éludées. En matière d'absentéisme scolaire, les experts ont relevé notamment qu'il s'agit d' « un phénomène marginal » pour les écoliers. Ils ont également abordé la question de la violence à l'école, indiquant, à cet égard, que si les moyens mobilisés n'ont pas permis de « l'éradiquer », ils ont tout de même réussi à « contenir son développement, et selon les mesures effectuées avec la contribution des chefs d'établissements, à diminuer le nombre d'incidents ». S'agissant de la scolarisation des élèves handicapés, le rapport regrette que « les parents adhèrent à une solution unique » et fassent « une demande quasi exclusive d'auxiliaires de vie scolaire ». Il recommande de déterminer les financements qui relèvent de l'Education nationale et ceux qui dépendent de l'assurance maladie ou de l'action sociale. Enfin, il pointe le maintien des écarts de résultats entre les élèves des zones d'éducation prioritaire (ZEP) et les autres.
En parallèle à ces différents travaux, la commission du débat national sur l'avenir de l'école peaufine actuellement une vingtaine de questions axées sur trois grands domaines de réflexion - les finalités de l'école, les modalités de la réussite éducative et l'organisation de la vie à l'école et du système éducatif. Ce document, qui devrait encore être discuté par les membres de la commission le 29 octobre ainsi que l'avis du Haut Conseil serviront de support aux rencontres prévues de mi-novembre à mi-janvier dans toute la France au sein, notamment, des établissements scolaires et des préfectures.
(1) Voir ASH n° 2319 du 18-07-03.