Mise en place à titre expérimental en 2002, la bourse d'accès à l'emploi, destinée à assurer une sécurisation financière des parcours d'insertion des jeunes bénéficiaires du programme TRACE, a été supprimée dès janvier 2003 (1). Pourtant, son objectif a été atteint, relève la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du ministère des Affaires sociales (2) : elle « a rempli son rôle puisqu'elle a permis d'assurer la continuité des ressources [et] de répondre à des situations de crise ». « Dans le cas de pressions financières très fortes de la famille, elle fournit au jeune une tranquillité d'esprit ou une marge d'autonomie suffisante pour qu'il puisse construire et mettre en œuvre un projet », poursuit l'étude. Néanmoins, ce dispositif « reste insuffisant pour permettre la construction complète d'un parcours autonome », qui passe, par exemple, par l'accès à un logement indépendant.
Fin 2002, plus de 86 000 jeunes avaient obtenu le droit à la bourse d'accès à l'emploi et 52 000 l'avaient perçue une fois au moins dans l'année. L'usage qui en a été fait diffère selon la situation de l'intéressé. Pour les jeunes qui sont la plupart du temps en activité, elle est assimilée à des indemnités de chômage, voire à des congés payés. Pour ceux qui sont en activité, logés chez leurs parents, sans soucis financiers, elle est plutôt perçue comme un moyen d'engager des dépenses autonomes, notamment pour la recherche d'emploi. Enfin, pour les jeunes dont la situation financière est très tendue, elle permet, à l'opposé, de satisfaire aux besoins alimentaires.
A noter que, selon les informations distillées par le gouvernement au cours des derniers mois, le principe du versement d'une bourse devrait être repris dans le cadre du volet « accompagnement dans l'emploi » du futur contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS), dans lequel le programme TRACE a vocation à s'intégrer.
(1) Voir ASH n° 2289 du 13-12-02.
(2) DARES - Premières synthèses n° 42-1- Octobre 2003.