26 % des patients de Médecins du monde méconnaissent leurs droits

A mêmes salves, mêmes répliques. La réforme de l'aide médicale d'Etat (AME), inscrite dans le projet de loi de finances 2004 (1), est « un coup d'envoi à de profondes remises en cause de la sécurité sociale pour tous », s'insurge le Groupe d'information et de soutien des immigrés (2), précisant que ce projet va « beaucoup plus loin que les mesures proposées au début 2003, qui avaient été ajournées face à la forte opposition » des associations (3).

De même, Médecins du monde (4) démonte, une fois de plus, les arguments ministériels pour durcir l'accès à l'aide médicale d'Etat et à la couverture maladie universelle (CMU)   (5). L'association explique que, faute d'information (26 % des cas) ou de pouvoir justifier d'une domiciliation, 83 % de ses patients n'ont aucune couverture maladie lorsqu'ils viennent pour la première fois dans ses permanences. Pourtant, la majorité relève de l'AME (53 %) ou de la CMU (37 %).

A ce constat s'ajoute une divergence sur le chiffre de 600 millions d'euros de dépenses pour l'AME en 2003, annoncé dans le rapport de l'inspection générale des affaires sociales remis en février et repris dans le projet de loi de finances. «  Ce montant comporte 55 % des dépenses des années antérieures (de 1999 à 2002)  », conteste l'association. Elle rappelle que «  6 millions de bénéficiaires étaient prévus pour la CMU et ils n'étaient plus que 4,658 millions à la fin mai 2003 ». Et souligne «  qu'au moment du premier renouvellement des droits, plus de 600 000 personnes ont disparu du dispositif », demandant que des études fiables soient menées sur ce phénomène.

Autre inquiétude : l'augmentation annoncée du forfait hospitalier. Médecins du monde demande que pour les 7 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté mais non bénéficiaires des systèmes AME-CMU, soit instauré « le droit à une aide financière dégressive pour l'obtention d'une mutuelle ».