Les sans-domicile ne sont pas systématiquement exclus du monde du travail. Selon une étude de l'INSEE, 36 % des sans-domicile usagers des services d'aide (hébergement et distribution de repas) recherchaient un emploi en janvier 2001.78 % d'entre eux étaient d'ailleurs inscrits à l'ANPE. Preuve que la plupart restent actifs dans leur démarche d'insertion, malgré les obstacles rencontrés : sept sur dix expliquent avoir été limités dans leur recherche par des contraintes financières et matérielles, comme la présence d'un enfant à garder ou l'absence de papiers.
Au moment de l'enquête, trois sans- domicile sur dix avaient un emploi, dans la plupart des cas comme employé ou ouvrier. Les femmes sont plus souvent femme de ménage ou serveuse. Les personnes hébergées en hôtel ou en centre ouvert en journée sont plus nombreuses à travailler que celles dormant dans la rue ou dans un centre d'accueil de nuit.
Parce qu'elle occupe le plus souvent des emplois temporaires et fait face à des conditions d'existence difficile, cette population a peu d'ancienneté dans le travail : six personnes sur dix sont en poste depuis moins de six mois, contre une sur dix pour l'ensemble des Français. Mais une plus grande stabilité de l'hébergement va de pair avec celle de l'emploi.
Pour la moitié des personnes interrogées, l'accès à un travail a été le résultat de démarches personnelles auprès de l'ANPE ou d'entreprises. Seulement 23 % ont décroché un poste par l'intermédiaire d'une association. Une personne en activité sur cinq travaille d'ailleurs dans le secteur associatif. Plus d'une sur quatre est en contrat emploi-solidarité.