L'économie décidée par le gouvernement sur la durée et les modalités de versement de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) (voir ce numéro) suscite un véritable tollé, notamment parmi les associations de chômeurs et de défense des droits de l'Homme et les syndicats. Cette mesure, qui devrait amener à exclure de cette prestation, à partir de janvier 2004, 130 000 demandeurs d'emploi qui en bénéficiaient, est d'autant plus mal acceptée qu'elle s'ajoute au durcissement des règles d'indemnisation de l'Unedic (1). Lequel risque de faire basculer environ 180 000 personnes, si elles n'ont pas trouvé d'emploi, vers l'ASS au 1er janvier. « C'est historique. Il n'y a jamais eu d'attaques aussi forte contre les droits des salariés au chômage : réforme de l'ASS, réforme du RMI en RMA... », s'alarme Agir ensemble contre le chômage (AC !) qui prépare une journée d'action pour le 8 octobre. Un sentiment de révolte et de colère partagé par le Mouvement national des chômeurs et précaires qui s'interroge : « Jusqu'où ira cet acharnement sur les victimes d'une conjoncture économique dont elles n'ont jamais décidé les orientations ? »
De leur côté, la CFDT et FO jugent « inacceptable » une décision qui va encore aggraver la situation des demandeurs d'emploi et « accroître les inégalités ». « Le gouvernement règle les problèmes de budget sur les plus pauvres », s'indigne la CGT. Quant à la Ligue des droits de l'Homme, elle voit aussi dans cette décision, un moyen « de faire basculer de nouvelles dépenses sociales vers les collectivités locales dans la logique des nouvelles lois de décentralisation ».
(1) Voir ASH n° 2325 du 19-09-03.