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Retraités et professionnels rappellent leurs revendications à la veille du plan « vieillissement »

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Une semaine avant l'annonce de son plan « Vieillissement et solidarités », le ministre des Affaires sociales, François Fillon, semble promettre, dans une interview donnée au Parisien le 24 septembre, un ensemble de mesures ambitieuses. Il indique « vouloir changer de dimension en matière de maintien à domicile », évoque un « effort de médicalisation de tous les établissements », espère ouvrir 100 000 places supplémentaires d'ici à 2010 et parle d'augmenter les taux d'encadrement. Il faudra, pour cela, trouver des « moyens considérables », toutes les hypothèses étant étudiées, y compris une contribution supplémentaire des personnes âgées éligibles à l'impôt sur le revenu... idée sur laquelle il a demandé « leur avis » aux membres du Comité national des retraités et personnes âgées  (CNRPA)   (1) qu'il rencontrait ce jour-là.

Le CNRPA se prononcera le 29 septembre

« Rarement consulté, quelquefois écouté, jamais entendu », comme l'a dit son vice- président, Georges Grulois, cet organisme consultatif récemment réactivé devrait formuler des propositions pour le futur plan le 29 septembre. D'ores et déjà, ses groupes de travail ont émis quelques souhaits forts : tout d'abord, pouvoir faire entendre le point de vue des premiers intéressés dans les débats et les décisions en cours. Dans le même esprit, ils souhaitent participer à la déclinaison locale du plan par la création ou la réactivation des comités régionaux et départementaux des retraités et personnes âgées (Corerpa et Coderpa). De même, ils voudraient que ces organismes puissent participer aux conseils de vie sociale appelés à exprimer la parole des usagers dans tous les établissements. Le comité estime être investi à cet égard d'une « mission de service public », qu'il veut avoir les moyens d'exercer.

Autre revendication majeure : le refus de toute discrimination sur des critères d'âge « dans un domaine où c'est la fragilité qui est déterminante ». Et cela, qu'il s'agisse de créer un 5e risque de sécurité sociale (qui doit concerner tous les handicaps, quelle qu'en soit l'origine) ou d'organiser des dispositifs locaux d'alerte et de prévention.

Qu'il soit question du maintien à domicile ou de la vie en établissement, les personnes âgées appuient fortement les revendications des personnels relatives à l'insuffisance chronique de leurs moyens. Le comité insiste en particulier sur l'extension de l'accord sur les emplois dans l'aide à domicile. Il rappelle aussi son désaccord sur les restrictions apportées à l'allocation personnalisée d'autonomie qui, certes, « coûte cher mais répond à des besoins et crée des emplois ». Il voudrait également participer à une réflexion sur la simplification de la tarification ternaire des établissements, précisant qu'on « ne peut demander plus aux résidents et à leurs familles » qui en assurent déjà largement le financement. Autres souhaits : un congé supplémentaire pour les aidants familiaux ou encore une journée nationale « des anciens » qui, à l'instar de la conférence de la famille, permettrait chaque année de faire le point sur les progrès réalisés ou à venir.

Aller au-delà de l'urgence

Les professionnels, eux aussi, continuent de se faire entendre. Les 16 organisations représentatives des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes  (EHPAD) qui ont manifesté ensemble les 18 mars et 18 juin, devraient aussi faire valoir leur point de vue le 29 septembre. De son côté, l'Uniopss (2) juge que les premières mesures d'urgence annoncées (3) restent « loin du compte ». Manquent notamment les 103 millions d'euros de financement et la simplification des procédures de négociation des conventions tripartites, « préalable indispensable au plan de rattrapage » qui doit permettre de faire passer le taux d'encadrement de 0,4 à 0,8 agent par place en établissement. Le plan devra aussi prévoir le financement de la rénovation de 20 % des places actuelles et la création des nouvelles places nécessaires pour faire face à l'évolution démographique. Un besoin que la Fédération hospitalière de France (4) chiffre à 50 000 lits pour l'hébergement à temps complet, 80 000 places pour le temps partiel, tandis que le nombre de places en service de soins à domicile devrait être doublé.

Au-delà d'un « plan spécifique de nature conjoncturelle », le Syncass-CFDT (5) souhaite, pour sa part, une réorganisation globale et cohérente des filières de prise en charge pour les personnes âgées. Une réorganisation qui, mettant « fin à la césure du sanitaire et du social », organiserait leur coopération structurée aussi bien pour le soutien à domicile, l'hospitalisation ou l'accueil en établissement, renforcerait les compétences gériatriques de l'ensemble des intervenants et permettrait la fongibilité des enveloppes sanitaires et médico-sociales.

Notes

(1)  CNRPA : 10, place des Cinq-Martyrs-du-Lycée- Buffon - 75696 Paris cedex 14 - Tél. 01 40 56 88 39.

(2)  Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00.

(3)  Sur ces mesures et les premières réactions enregistrées, voir ASH n° 2325 du 19-09-03.

(4)  FHF : 33, avenue d'Italie - 75013 Paris - Tél. 01 44 06 84 44.

(5)  Syncass-CFDT : Immeuble Le Windows - 19, rue d'Estienne-d'Orves - 93500 Pantin - Tél. 01 41 83 80 00.

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