Parmi les mesures du projet de loi de financement de la sécurité sociale (voir ce numéro), le relèvement du forfait hospitalier (de 10,67 € à 13 € par jour) est vécu comme une injustice par de nombreuses organisations. « Ne pénalisons pas encore une fois les pauvres », s'insurge Médecins du monde (1). Pour l'organisation, cette mesure est « un non- sens budgétaire » : elle touche en premier lieu les personnes aux revenus juste au-dessus de ceux permettant de bénéficier de la couverture maladie universelle, c'est-à-dire les bénéficiaires du minimum vieillesse et de l'allocation aux adultes handicapés et retarde leur hospitalisation, ce qui entraînera un coût humain et financier plus important. Qualifiée donc de « non-sens en matière de santé publique » puisqu'elle va à l'encontre de toute démarche de prévention, cette mesure est également contraire aux valeurs d'égalité, estime Médecins du monde. De son côté, la Fédération nationale de la mutualité française (2) voit dans cette augmentation (à laquelle s'ajoute la baisse du taux de remboursement des médicaments homéopathiques) un nouveau transfert de charges de l'assurance maladie obligatoire vers les mutuelles. « Les assurés sociaux et les mutuelles supportent l'essentiel de l'effort », regrette la FNATH (association des accidentés de la vie) qui, comme la Mutualité française, demande une véritable restructuration de l'assurance maladie et non des mesures d'urgence pour stabiliser le déficit.
(1) Médecins du monde : 62, rue Marcadet - 75018 Paris - Tél. 01 44 92 15 15.
(2) FNMF : 255, rue de Vaugirard - 75015 Paris - Tél. 01 40 43 30 30.