Prévenir les carences nutritionnelles des personnes en situation de précarité et lutter contre leur désocialisation. Telles sont les ambitions du programme « Alimentation et insertion » présenté par la secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion, le 16 septembre, et concrétisé par la signature d'une charte entre l'Etat, les associations d'aide alimentaire et les institutions concernées. Un « concept nouveau », se félicite Dominique Versini, où se rejoignent à la fois les orientations du plan national de renforcement de la lutte contre la précarité et l'exclusion sociale (1) et celles du plan national « Nutrition santé », élaboré pour l'ensemble de la population.
Premier axe du programme : renforcer la « dimension sociale et éducative » des associations. Un programme de formation, entièrement financé par quatre entreprises partenaires et l'Association nationale des industries alimentaires, devrait sensibiliser, à compter de la fin de l'année, 10 000 bénévoles associatifs aux questions de l'équilibre alimentaire et budgétaire. La Fédération du commerce et de la distribution, de son côté, s'est engagée à favoriser le contenu qualitatif des collectes. Pour mieux connaître les besoins des bénéficiaires de l'aide alimentaire, dont le nombre est estimé à 2,6 millions, l'Institut national de veille sanitaire devrait par ailleurs lancer une étude d'ici à la fin de l'année.
Autre action, à l'allure un peu plus médiatique : l'opération « 1 restau pour 2 », lancée avec le concours de l'Union des métiers de l'industrie et de l'hôtellerie et le groupe Accor. Dans l'objectif de « re-créer du lien social autour de l'alimentation » et d'ajouter une entrée supplémentaire à la démarche d'insertion, les restaurants partenaires pourront offrir une table à une personne hébergée en CHRS, accompagnée d'un invité de son choix. Mesure symbolique, au regard de la complexité des besoins ? « Ma mission est de lancer des mouvements de fond, qui doivent commencer par des engagements concrets », répond la secrétaire d'Etat.
(1) Voir ASH n° 2304 du 28-03-03.