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Quatre organisations lancent un appel « offensif » aux parlementaires

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 Q uand on voit la somme de contraintes qui pèsent sur le budget 2004 et les dépenses qui ont déjà été sanctuarisées, je crains que le logement ne serve que de variable d'ajustement. » Michel Delebarre, président de l'Union sociale pour l'habitat, décrit ainsi le pessimisme qui a conduit son organisation, la Fédération nationale des centres Pact Arim, la Fédération nationale habitat et développement rural et la Fédération des sociétés d'économie mixte (1) à lancer un appel commun aux parlementaires. Un «  soutien offensif au ministre Gilles de Robien  » pour obtenir un renforcement du budget consacré au logement, au moment de la préparation du projet de loi de finances, qui devrait être présenté le 25 septembre en conseil des ministres.

« Faire plus ou moins »

Car les facteurs d'inquiétude se multiplient. En 2003, le budget dévolu à la construction était déjà en retrait des besoins et 30 % des crédits alloués à l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat ont été gelés. Les enveloppes destinées au Fonds solidarité logement et aux aides spécifiques, comme l'aide à la médiation locative, ont, elles aussi, subi des coupes claires. Et la tendance risque bien d'être toujours à la baisse pour 2004 : « Il y aura un programme quantitatif plus important, avec un budget en diminution, s'irrite Albert Mahé, président de la Fédération des sociétés d'économie mixte. En gros, on va nous demander de faire plus, avec moins. » Selon les responsables du secteur, les aides à la personne devraient également subir de sérieuses mesures d'économies.

Avant que les dés ne soient définitivement jetés, les quatre organisations rappellent, comme certaines l'avaient déjà fait en juin dernier (2), qu'il faudrait construire 350 000 nouveaux logements par an pour répondre aux besoins et rattraper les retards, alors que le rythme actuel ne dépasse pas les 300 000. Ce sont entre 100 000 et 120 000 logements sociaux qu'il faudrait, selon elles, créer chaque année pour répondre à la pression démographique, mais aussi pour compenser les ventes et démolitions annuelles (environ 15 000) auxquelles s'ajoutent les 40 000 démolitions programmées par la loi sur la rénovation urbaine.

Les organisations réclament que le logement soit érigé au rang de « grande cause nationale ». « Une de plu s, concède Michel Delebarre, mais indispensable si l'on se préoccupe de la cohésion sociale. » Et elles proposent la création d'une loi de programme afin de « sanctuariser les budgets ». Pour les signataires de cet appel, un effort accru pour la construction de logements sociaux permettrait en outre de réduire la proportion des ménages les plus pauvres dans ce parc et d'y accroître la mixité sociale, objectif qui est loin d'être rempli. « Si la rénovation ne s'inscrit pas dans un important programme de construction, on va fabriquer des bombes à retardement et les quartiers en difficulté de demain », estime Michel Delebarre.

Les organisations demandent également une relance des programmes de réhabilitation, en plus de ceux prévus par la loi Borloo, qui concernent uniquement les zones sensibles. Car, craignent- elles, un effet de redéploiement budgétaire pourrait directement pénaliser le reste des logements locatifs.

Notes

(1)  USH : 14, rue Lord-Byron - 75008 Paris - Tél. 01 40 75 78 00 ; Fédération nationale des centres Pact Arim : 27, rue de la Rochefoucauld - 75009 Paris - Tél. 01 42 81 97 70 ; Fédération nationale habitat et développement rural : 27,  rue de la Rochefoucauld - 75009 Paris - Tél. 01 45 26 69 66 ; Fédération des sociétés d'économie mixte : 11/15, rue Saint-Georges - 75009 Paris - Tél. 01 53 32 22 00.

(2)  Voir ASH n° 2317 du 27-06-03 ; n° 2316 du 20-06-03 et n° 2315 du 13-06-03.

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