69 % des maisons de retraite accueillent des malades Alzheimer

C'est plutôt une bonne nouvelle. 69 % des maisons de retraite déclarent admettre des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de troubles apparentés. Ce taux émane de la Fondation Médéric Alzheimer qui, pour mieux connaître les dispositifs très éclatés de prise en charge des malades et de leurs aidants, a commandé un recensement à la Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé (1). « Le chiffre doit quand même être modulé », ajoute sa directrice, Michèle Frémontier, car 35 % des établissements a priori « ouverts » refusent les malades ayant des comportements d'errance ou agressifs. Comme, par ailleurs, 90 % des unités de soins de longue durée leur sont accessibles mais seulement 12 % des logements-foyers et 39 % des établissements d'hébergement temporaire, ce sont au total 54 % des 10 500 établissements d'hébergement pour personnes âgées qui accueillent des personnes atteintes de troubles cognitifs.

Cette enquête, rendue publique à l'occasion des journées de la fondation les 17 et 19 septembre, photographie l'état des lieux au 31 mars 2003, de manière très exhaustive puisque le taux de réponse atteint 96 % pour les établissements. Elle a permis de repérer 510 points d'information ou de coordination gérontologique « généralistes », dont moins d'une cinquantaine disposent d'une compétence spécifique sur la maladie d'Alzheimer. A quoi il faut ajouter 392 lieux de diagnostic (ce qui semble satisfaisant), 289 structures d'accueil à la journée (leur nombre augmente rapidement mais reste très insuffisant) et enfin 267 structures d'aide aux aidants. Ce qui représente une offre bien faible par rapport au chiffre estimé de 750 000 patients (2). « On dénombre ainsi 110 groupes de parole, très importants pour aider l'entourage à prendre du recul, à déculpabiliser, à “bien traiter” les malades. Mais à raison de dix personnes pour chacun, c'est ridicule par rapport aux besoins », commente Marie-Jo Guisset, responsable des interventions à la fondation. « L'offre devrait aussi être développée en direction des professionnels, qui sont très demandeurs. Les équipes qui refusent de prendre en charge des malades le font souvent par peur et par impréparation », ajoute-t-elle, plaidant en priorité pour le développement de l'information et de la formation de tous les aidants.