Quel est l'impact des effets de génération sur les dépenses de santé ? Une étude de la caisse nationale de l'assurance maladie (1), qui tombe à point nommé au moment où le débat sur la création de la dépendance comme cinquième risque de la sécurité sociale est relancé, indique que l'effet du vieillissement est « numériquement » limité (2). Il représente moins de un point de la croissance des dépenses de santé, alors que celles-ci augmentent, d'une manière générale, sur un rythme annuel d'au moins 6 %. Néanmoins, le résultat diffère selon que la personne âgée est ou non exposée à un risque vital, c'est-à-dire si elle est dans sa dernière année de vie ou pas. Si elle l'est, sa consommation médicale diminue fortement, notamment parce qu'elle peut mourir par usure de l'organisme, sans pathologie bien marquée (à l'inverse d'une personne jeune dans sa dernière année de vie). En l'absence de risque vital, la progression des dépenses est nette, d'autant plus que les 55 ans et plus d'aujourd'hui consomment plus que leurs homologues des générations antérieures. La principale raison de ce phénomène réside dans le progrès médical qui permet de soigner- à un coût toujours plus élevé - un nombre croissant de pathologies affectant les personnes âgées (Alzheimer, maladies cardio-vasculaires...). A cet égard, la caisse souligne que si les innovations techniques étaient concentrées sur les jeunes, et non pas comme actuellement sur les générations âgées, leur coût pourrait rester à terme modéré. A condition que parallèlement soit fourni un effort de prévention.
(1) « Vieillissement et dépenses de santé : l'impact des effets de génération », disponible sur le site
(2) Le Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé a récemment fait le même constat - « Les conséquences du vieillissement de la population sur les dépenses de santé » - Michel Grignon - Questions d'économie de la santé n° 66 - Mars 2003 - Credes : 1, rue Paul-Cézanne - 75008 Paris - Tél. 01 53 93 43 02. Disponible sur le site