Comme chaque année (1), une circulaire des services du ministère des Affaires sociales incite le tissu économique et social à se mobiliser pour assurer le développement et la diversification des réseaux de parrainage. Le texte rappelle tout d'abord l'objectif pour 2003, fixé en mai dernier par le comité interministériel à l'intégration (2) : 25 000 parrainages, « avec une représentation équilibrée entre les hommes et les femmes ». Les directions régionales du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle sont, en outre, invitées à initier la signature de conventions de cofinancement Etat-région pour promouvoir le parrainage et son animation. Autre souhait : la conclusion de chartes régionales avec des interlocuteurs reconnus au plan territorial, comme les partenaires sociaux, les chambres consulaires, etc. La circulaire précise encore que la mise en place d'une démarche de labellisation est prévue, pour permettre la reconnaissance des réseaux de parrains et de leurs actions. « Les résultats d'une étude en cours de réalisation permettront dès 2004 aux comités de pilotage régionaux de disposer d'un outil de labellisation des réseaux de parrainage. »
Une série d'annexes détaillent, par ailleurs, le dispositif. Le ministère rappelle ainsi que les publics concernés sont les jeunes ou adultes en situation d'occuper un emploi ou de suivre une formation en alternance, rencontrant des difficultés dans leur insertion professionnelle et présentant au moins l'une des caractéristiques suivantes :
un faible niveau de formation ou de qualification ;
un milieu social défavorisé ;
un risque de discrimination en raison de leur origine ethnique, de leur sexe, de leur handicap physique, de leur passé (détention, toxicomanie...) ou de leur lieu de résidence (quartiers sensibles en particulier) ;
une absence de réseau de relations professionnelles ;
être un jeune sous statut scolaire dans les établissements de l'Education nationale ;
être un jeune diplômé en difficulté d'insertion professionnelle.
De son côté, le parrain (ou la marraine) doit :
être reconnu par les employeurs du fait de son expérience professionnelle ou de sa participation à la vie locale lui permettant de jouer un rôle de médiateur ;
présenter des qualités d'écoute et de dialogue avec les publics visés d'une part, les employeurs ou leurs représentants d'autre part, afin d'assurer la médiation entre eux ;
être susceptible de s'engager afin d'accompagner efficacement et dans la durée les intéressés dans leur démarche d'insertion dans l'emploi.
Il s'agit, explique la circulaire, de « mobiliser, sur la base du bénévolat, les compétences existant au sein du réseau associatif (associations de retraités, de solidarité, partenaires professionnels et partenaires sociaux), des collectivités locales (élus locaux), des entreprises (cadres, représentants du personnel) ».
Quant à la fonction de parrainage, elle consiste à accompagner les bénéficiaires dans leur recherche d'emploi ou de contrat en alternance, d'assurer leur suivi afin de les aider à s'insérer et à se maintenir dans le milieu du travail. Mais aussi de « contribuer, avec le réseau d'accueil et de suivi des personnes, à trouver des solutions à leurs problèmes extra-professionnels, en assurant la médiation entre les personnes et les services, organismes ou associations compétents dans les domaines tels que le logement, les transports, les gardes d'enfants, la santé ».
Il s'agit d'une fonction bénévole assurée à l'extérieur de l'entreprise. La durée totale de l'action de parrainage est généralement de neuf mois et se décompose en deux périodes : en amont de l'entrée dans l'emploi ou l'activité (période de six mois au maximum) ; en aval, lors du maintien de la personne parrainée dans l'emploi ou l'activité (période de trois mois).
L'accès à l'emploi doit se traduire par la conclusion d'un contrat d'au moins six mois, à l'exclusion de contrats emploi- solidarité ou de missions d'intérim. Dans le secteur marchand, toutes les formes de contrat de travail sont possibles. Concernant le secteur non marchand, il peut s'agir d'un contrat emploi consolidé ou d'un emploi-jeunes. Le parrainage doit aussi constituer un « outil privilégié » dans la mise en œuvre de TRACE et du « programme d'action personnalisé-nouveau départ », proposé aux demandeurs d'emploi depuis moins de six mois.
(1) Voir ASH n° 2264 du 24-05-02.
(2) Voir ASH n° 2307 du 19-04-03.