« Un nouveau coup à l'encontre de nos communautés. » C'est ainsi que l'association Regards (1), qui milite pour le droit des gens du voyage, qualifie l'article 12 bis de la loi sur la ville et la rénovation urbaine adoptée le 24 juillet (2), selon lequel « les communes de moins de 20 000 habitants et dont la moitié de la population habite dans une zone urbaine sensible (ZUS) seront exemptées à leur demande de la création d'aire d'accueil pour les gens du voyage ». L'association y voit une sérieuse remise en cause de la loi Besson du 5 juillet 2000, alors que début 2003, seuls 34 schémas départementaux d'implantation des aires d'accueil avaient été signés (3). Surtout, elle refuse l'argument du ministre délégué à la ville, qui veut « exonérer les villes les plus fragilisées de cette charge complémentaire ». Pour Dany Peto-Manso, président de Regards (et ancien membre de la Commission nationale consultative des gens du voyage), l'installation d'une aire d'accueil ne représente que peu de charges pour les communes : « Il faut savoir que les financements peuvent venir à plus de 80 % du gouvernement et des conseils généraux, explique-t-il. En outre, il ne faut pas oublier que les bénéficiaires paient une redevance aux communes, alors que l'installation sur une aire d'accueil ne permet pas de prétendre aux allocations logement. » L'association considère qu'il est impossible d'interdire aux gens du voyage « quelque partie du territoire national qui soit, a fortiori dans les communes urbaines initialement soumises à l'obligation de notre accueil ».___RUBRIQUE___ACTUALITÉ CONVENTIONNELLE
(1) Regards : Route de Saint-Urlo - 56440 Languidic - Tél. 02 97 65 12 69.
(2) Voir ASH n° 2321 du 22-08-03.
(3) Voir ASH n° 2295 du 24-01-03 et n° 2308 du 25-04-03.