La mobilisation autour de la formation des détenus a payé (1). Les crédits du programme Insertion, réinsertion, lutte contre l'illettrisme (IRILL) devraient être entièrement dégelés à la fin août, assure-t-on à la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP). Laquelle publie sa circulaire qui fixe le cadre, pour 2003, de l'intervention de l'Etat au titre du programme IRILL. Mis en place en 1997, ce dispositif vise à financer des actions de formation en direction des publics illettrés et des détenus. Il comporte deux volets ayant pour objectif de soutenir, le premier, les personnes maîtrisant insuffisamment les savoirs de base, le second, les capacités de réinsertion sociale et professionnelle des détenus.
La circulaire est construite suivant la même logique. S'agissant du pan illettrisme, elle distingue plusieurs « axes de progrès ». C'est ainsi qu'elle préconise, notamment, de mobiliser et d'appuyer les services publics de proximité, et plus particulièrement le réseau des missions locales, des permanences d'accueil, d'information et d'orientation et des agences locales pour l'emploi.
En ce qui concerne les personnes placées sous main de justice, en milieu fermé ou ouvert, la circulaire explore d'autres pistes et invite, entre autres, à aménager les modalités de formation afin, à la fois, de réduire les inégalités d'accès à la formation (femmes, détenus dans les petites maisons d'arrêt, personnes faiblement qualifiées) et d'accroître le nombre des publics en formation. La DGEFP appelle ainsi à développer, « notamment dans les établissements où la mise en œuvre de stages de formation classiques est difficile, une offre de formation alternative, privilégiant les modalités d'entrées-sorties permanentes, l'auto-formation en lien avec un centre de ressources, les formations en alternance s'appuyant sur les activités de travail, les chantiers-écoles et chantiers extérieurs ».
En outre, pour « pallier les abandons ou les transferts des détenus, les formations modulaires seront recherchées avec le souci de validation des sessions ou modules suivis. Plus largement, la certification des compétences sur les postes de travail et la validation des acquis de l'expérience seront encouragées, en lien avec l'articulation plus étroite souhaitée entre le travail et la formation professionnelle. »
(1) Voir ASH n° 2318 du 4-07-03.