Jugées « inapplicables » par le directeur général de France terre d'asile (1), les propositions du préfet de la région Ile-de-France sur la prise en charge des mineurs étrangers isolés (2) inquiètent fortement l'Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFE) (3). Dans une lettre du 31 juillet, elle attire l'attention de Dominique Versini, secrétaire d'Etat à la lutte contre la précarité et l'exclusion, sur les points qui, selon elle, portent atteinte aux droits des mineurs.
L'ANAFE estime que le doublement de la durée du maintien en zone d'attente des mineurs (de 20 à 40 jours), afin de permettre à une cellule interministérielle d'évaluer leur situation, introduirait un traitement discriminatoire des étrangers. « Légalement contestable », une telle mesure serait en outre inefficace d'après elle, car elle ne permettrait pas d'instaurer la mise en confiance de l'enfant, indispensable à sa collaboration. « Les mineurs étrangers qui se présentent seuls à nos frontières doivent être admis systématiquement sur le territoire afin qu'ils puissent accéder au dispositif de protection de l'enfance », défend-elle au contraire.
Par ailleurs, l'ANAFE trouve « inacceptables » les arguments destinés à exclure de la fonction d'administrateur ad hoc les associations habilitées à pénétrer en zone d'attente. Des allégations qui « jettent le discrédit sur le travail accompli par les associations ».
(1) Interrogé par les ASH, voir n° 2320 du 18-07-03.
(2) Voir ASH n° 2317 du 27-06-03.
(3) ANAFE : 21 ter, rue Voltaire - 75011 Paris - Tél. 01 43 67 27 52.