L'INSEE souligne les difficultés pour cerner la population au chômage

Dans une série d'études (1), l'INSEE revient sur le débat récurrent de l'interprétation de la notion de chômage. Comme les autres pays européens, la France retient deux méthodes pour évaluer le nombre de chômeurs : d'une part, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) et, d'autre part, les statistiques nationales fournies chaque mois par le ministère des Affaires sociales et établies à partir des fichiers de l'ANPE. Or, ces deux modes de comptage aboutissent à des résultats divergents : ainsi, selon la dernière « enquête emploi » de l'INSEE (2), le nombre de chômeurs au sens du BIT s'élève à 2 685 000 au premier trimestre 2003 tandis que l'ANPE n'en recensait que 2 367 500 fin mars.

Cet écart s'explique par le fait que les critères retenus par le Bureau international du travail pour définir un chômeur - individu qui déclare n'avoir pas eu du tout d'activité professionnelle pendant la période de référence, être disponible pour travailler et rechercher activement un emploi - ne recoupent pas ceux de l'ANPE. Etant précisé que le baromètre officiel du chômage est fondé sur la catégorie 1 des demandeurs d'emploi (3), c'est-à-dire ceux à la recherche d'un emploi à durée indéterminée et à temps plein n'ayant pas travaillé plus de 78 heures au cours du mois. Ainsi, une personne « peut remplir chacun des trois critères [du BIT] sans être inscrits à l'ANPE. Inversement, un demandeur d'emploi en fin de mois n'est pas forcément chômeur BIT puisqu'il peut cumuler inscription à l'ANPE et activité partielle ».