Recevoir la newsletter

Disparition de Jean-Noël Chopart

Article réservé aux abonnés

Il faisait partie des personnages qui ont porté et fait avancer la recherche et la réflexion sur l'action sociale. Avec lui, le travail social perd une de ses grandes fi- gures intellectuelles et militantes, de celles que l'on croise immanquablement lors des colloques ou manifestations du secteur. Jean-Noël Chopart, sociologue, administrateur de la recherche à la MIRE n'est plus. Il est décédé, le 11 juillet, à 55 ans, des suites d'une opération.

Ce n'est qu'au début des années 80 qu'il s'est engagé - pour ne plus en sortir - dans l'action sociale. Au début des années 70, il participe aux programmes du CNRS sur les questions urbaines. Mais il fait déjà preuve d'originalité en reliant les problèmes du travail et du hors-travail, du mouvement syndical et des mouvements sociaux. Il signe notamment en 1987 un travail collectif pionnier sur les mouvements de précaires et de chômeurs.

Après avoir créé et dirigé le laboratoire d'étude et de recherches sociales à l'Institut régional du travail social de Haute- Normandie, il rejoint, en 1989, la mission recherche du ministère du Travail et des Affaires sociales. Et poursuit sa réflexion conceptuelle sur l'action sociale et le travail social tandis qu'il pilote de très nombreux programmes de recherche : évaluation du RMI, production associative des solidarités, enjeux locaux des politiques sanitaires et sociales, relation de service... Il a été notamment le coordonnateur du vaste et ambitieux programme de recherche sur l'intervention sociale qui a bousculé les représentations qu'on pouvait avoir de l'évolution du travail social. L'ouvrage de synthèse, « Les mutations du travail social » (2000), continue d'ailleurs de faire référence (1). Porteur de projets autant que passeur d'idées, il a facilité les coopérations entre la recherche, l'administration et le monde professionnel. Et participé, par sa pensée mais aussi par son engagement et ses prises de position, à la reconnaissance du travail social, comme des travailleurs sociaux. Il fut notamment l'un des premiers à dénoncer dans nos colonnes, en 1995, le silence des institutions après la mort d'une éducatrice dans l'exercice de ses fonctions et à appeler à un grand débat afin de « refonder la professionnalité de ceux à qui la société délègue la responsabilité des plus démunis ». Signe que la réflexion n'avait pas entamé sa capacité d'indignation. I. S.

Notes

(1)  Voir ASH n° 2173 du 30-06-00.

LE SOCIAL EN ACTION

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur