L'Italie, qui a pris la présidence de l'Union européenne pour les six prochains mois, a présenté cette semaine, au Parlement européen, ses principaux objectifs. La volonté de « renforcer la sécurité des citoyens », notamment en luttant contre l'immigration clandestine et la criminalité transnationale, apparaît comme une priorité. Pour la présidence, l'efficacité de l'action communautaire en matière de rapatriement des étrangers en situation illégale revêt, en effet, une importance fondamentale et elle compte faire adopter « des mesures appropriées » dans ce domaine, soutenues par le budget communautaire. L'idée, défendue un moment par les Britanniques (1), d'examiner les demandes d'asile dans la région d'origine, refait surface, l'appel à des experts pour approfondir la question étant envisagé. La présidence affirme aussi vouloir parvenir à un accord politique sur la directive qui régit les procédures d'octroi et de retrait du statut de réfugié (2) et achever l'examen de la directive relative au titre de séjour de courte durée délivré aux victimes de la traite des êtres humains qui coopèrent avec les autorités.
En matière de lignes directrices pour l'emploi (3), la présidence souhaite se concentrer notamment sur la flexibilité du marché du travail et l'adoption de mesures actives et préventives en faveur des chômeurs et des personnes inactives. Elle entend également rendre l'apprentissage plus attractif pour prévenir et combattre le phénomène de l'abandon scolaire et du malaise des jeunes ; cette question fera l'objet d'un colloque au niveau ministériel. Plus concrètement, la présidence veut faire approuver la directive sur le travail intérimaire (4) et le règlement simplifiant la coordination des systèmes de sécurité sociale (1408/71) et obtenir un accord sur la carte de santé européenne (5). Elle souhaite aussi débloquer la directive sur la liberté de circulation et de séjour des citoyens de l'Union européenne et encourager les Etats membres à définir un cadre commun pour la libre circulation des patients.
Enfin, elle entend porter attention au droit de la famille, auquel sera consacrée une conférence, organisée en octobre à Lecco, qui pourrait tracer les lignes directrices de l'action future. Les travaux en vue de l'adoption du règlement relatif à la responsabilité parentale seront poursuivis tandis que la publication par la Commission européenne d'un livre vert sur le droit applicable en matière de divorce est attendue. Le rôle de la famille sera également examiné de façon centrale en tant « qu'instrument de lutte contre l'exclusion sociale » .
(1) Voir ASH n° 2317 du 27-06-03.
(2) Voir ASH n° 2182 du 29-09-00.
(3) Voir ASH n° 2306 du 2-05-03.
(4) Voir ASH n° 2257 du 5-04-02.
(5) Voir ASH n° 2300 du 28-02-03.