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L'hébergement des demandeurs d'asile dans l'impasse

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Le 24 juin, à Marseille, une trentaine de familles de réfugiés occupait les locaux du service social d'aide aux émigrants. La direction départementale des affaires sanitaires et sociales ayant cessé de financer les chambres d'hôtel en attendant qu'elles trouvent une place en centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA), ces familles se sont retrouvées littéralement à la rue. A Paris, la Coordination de l'accueil des familles demandeuses d'asile conventionnel ou territorial (CAFDA) a fermé ses portes aux nouveaux arrivants le 1er juillet, faute de moyens pour accueillir davantage que les 4 000 personnes qu'elle estime pouvoir recevoir...

Dans tous les départements, le constat est le même : les vivres sont coupés pour les dispositifs d'hébergement d'urgence des demandeurs d'asile.  « Au 30 avril, nous n'avions reçu aucune avance des subventions pour nos frais de fonctionnement et le règlement des chambres d'hôtel pour 2003, explique un porte-parole du Centre d'action sociale protestant, gestionnaire de la CAFDA. A cette date, notre budget 2003 n'était pas non plus fixé. Alors que nous avons accueilli au mois de juin 4 700 personnes. »

Au cabinet de François Fillon, on confirme être en panne de crédits. En début d'année, les besoins ont bien été chiffrés à 3 000 places en centre d'accueil d'urgence et à 15 000 nuitées en chambre d'hôtel, mais les budgets prévus pour 2003 n'ont pas été à la hauteur. « Ces dispositifs relèvent du chapitre 46.81 consacré à la solidarité et au Fasild, précise un conseiller du ministre. Environ 20 millions d'euros ont été prévus pour l'hébergement d'urgence. Or nous arrivons à une dépense de près de 60 millions en partie puisée sur d'autres postes. » Le Premier ministre a été saisi du problème, et devrait décider de mesures, avant le 14 juillet, afin de « dégager des moyens de gestion » pour la deuxième partie de l'année.

Reste que la solution ne pourrait satisfaire qu'en partie les associations, qui continuent de réclamer 15 000 places en CADA, contre les 11 500 budgétées pour 2003. Dans un communiqué du 30 juin, la Coordination française pour le droit d'asile (1) rappelle que « l'hébergement d'urgence à l'hôtel ne peut être une solution satisfaisante pour les demandeurs d'asile et que leur situation réclame, pendant la durée d'instruction de leur dossier, un hébergement stable, des moyens de subsistance suffisants et un accompagnement social, administratif et juridique ». Elle demande au Premier ministre « de confirmer et de préciser que le système d'accompagnement des demandeurs d'asile sera pleinement garanti dans le respect de la dignité des personnes ». Question qui, selon elle, ne trouvera pas de solution « du seul fait de l'adoption du projet de loi relatif au droit d'asile »   (2), dont l'objectif principal est de raccourcir les délais d'instruction des demandes.

M. LB.

Notes

(1)  Secrétariat de la CFDA : Amnesty International - 76,  bd de la Villette - 75019 Paris - Tél. 01 53 38 65 16.

(2)  Voir ASH n° 2307 du 18-04-03.

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