L'aide aux victimes, représentée par 150 associations (200 000 personnes accueillies en 2002), est en pleine mutation : le plus souvent recommandée par un tiers - procureur de la République, service de police ou travailleur social -elle évolue progressivement vers une prise en charge dans la durée, englobant un suivi psychologique et social, qui devrait de plus en plus dépasser le cadre de l'urgence. C'est, notamment, ce qui ressort de l'état des lieux dressé lors des XIXe assises de l'Institut national des associations d'aide aux victimes et de médiation (Inavem) (1), qui se sont tenues les 26 et 27 juin à Paris.
Ce travail associatif, dont la reconnaissance est confirmée dans les programmes d'action de Dominique Perben en matière d'aide aux victimes, est toutefois menacé par un manque criant de crédits. « Ma conviction est profonde qu'un effort partagé entre l'Etat et les collectivités territoriales, également sollicitées, devrait enfin, après plus de 20 années d'engagement pour cette cause, permettre à notre réseau de faire face sereinement à cette mission de service public qui est la sienne », a déclaré lors des assises Jacques Calmettes, président de l'Inavem, qui plaide pour que le ministère de la Justice couvre jusqu'à 51 % des budgets de fonctionnement des associations, contre 28 %aujourd'hui.
Le garde des Sceaux a accordé 500 000 € supplémentaires au secteur pour 2003, portant ses crédits à 5 millions d'euros. Présent à l'ouverture de la rencontre, il a promis un geste plus important dans la loi de finances 2004. « Le problème, c'est que les associations n'ont pas touché un centime d'euro des crédits prévus pour cette année, commente-t-on à l'institut. C'est pourquoi nous militons aussi pour l'application de la circulaire du ministère de la Justice du 26 février 2002 (2) , qui incite à la signature de conventions pluriannuelles d'objectifs. »
Autre source de difficultés : les subventions préfectorales liées à la politique de la ville affichent une nette diminution, qui atteint même 50 %dans certains départements. Sans oublier que les associations devront, à terme, se séparer de leurs 115 emplois-jeunes.
Le secteur s'oppose par ailleurs à ce que l'information des victimes soit limitée dans certaines conditions définies par le projet de loi portant adaptation des moyens de la justice aux évolutions de la criminalité (3). Conditions qui, a voulu rassurer le ministre, seront rediscutées dans le cadre du débat parlementaire.
(1) Numéro national d'aide aux victimes : 0810 09 86 09.
(2) Voir ASH n° 2254 du 15-03-02.
(3) Voir ASH n° 2306 du 11-04-03.