Même si quelques associations ont craint, un moment, de ne pouvoir assurer les hausses de salaires, notre assemblée générale a confirmé que le réseau est fermement décidé à appliquer l'accord, malgré l'angoisse que suscite l'absence de certitudes sur les financements. La caisse nationale d'assurance vieillesse doit décider de son nouveau taux de participation horaire le 2 juillet. C'est d'autant plus important que son tarif est pris comme référence par de nombreux financeurs de l'aide à domicile, dont beaucoup de conseils généraux. Le maintien à domicile des personnes âgées ou handicapées correspond au souhait de la plupart d'entre elles et constitue un véritable enjeu de société. Pour répondre aux besoins croissants et recruter, il faut absolument revaloriser la profession. Le mouvement est en cours avec la récente création du diplôme d'Etat d'auxiliaire de vie sociale et cet accord emplois. Dans la pratique, nous ferons le point avec chaque association. L'augmentation des salaires étant beaucoup plus importante pour les personnels qualifiés, les associations qui ont le plus misé sur la qualité et poussé à la formation risquent, paradoxalement, d'être les plus en difficulté. Le système de tarif unique, quelles que soient la qualité des prestations et la qualification des intervenants, est, aussi, un tarif inique ! Il faut réactualiser l'ensemble des modes de financement, qu'ils relèvent des collectivités territoriales, des organismes de sécurité sociale ou de l'Etat. La prochaine application de la loi du 2 janvier 2002 - une étape importante qui nous intègre plus clairement dans le champ social - va amener les associations à négocier l'ensemble de leur budget, cartes sur table, avec les départements. Cela devrait permettre une meilleure prise en compte de la réalité économique de notre intervention et du prix de la qualité.
L'idée progresse partout d'une compensation du handicap quel que soit l'âge de la personne. Cela suppose une vision globale, qui intègre aussi bien les aides humaines et techniques que l'action sur le logement et l'environnement. Notre réseau a développé dans cette logique une démarche d'évaluation des situations individuelles et de réponse (DESIR) qui prend en compte, beaucoup mieux que la grille AGGIR, l'environnement, l'ensemble des besoins et les souhaits de la personne qui demande de l'aide. Cet outil sera diffusé à partir d'octobre. Nous devrons aussi diversifier nos interventions, développer nos partenariats et mieux articuler notre action avec tous les autres acteurs de la santé publique.
Nous voulons renforcer notre structuration au plan départemental et intensifier la formation des personnels et des bénévoles qui gèrent les associations. Dans notre dialogue avec les pouvoirs publics, notamment les conseils généraux, nous ne voulons pas être instrumentalisés comme de simples prestataires de service, mais prendre toute notre part à l'organisation territoriale de l'action sociale, médico-sociale et sanitaire.
Les pourparlers sont à peine entamés au plan bilatéral. Il faut toujours du temps pour avancer dans ce genre d'affaire. Mais ce serait une évolution normale, un pas de plus dans l'affirmation de l'identité de la branche professionnelle. Nous voulons par ailleurs aboutir à la signature d'une convention collective unique en 2005. De même, nous prenons notre part des tentatives de représentation de l'économie sociale, à laquelle nous appartenons. Ses valeurs sont pour nous un point de référence. Propos recueillis par Marie-Jo Maerel
(1) Unassad : 108/110, rue Saint-Maur - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 82 52.
(2) Voir ASH n° 2296 du 31-01-03 et n° 2309 du 2-05-03.