« Répondre au besoin de parité et d'égalité, qui est au cœur de la citoyenneté » : un objectif qui sous-tend les dispositions en faveur des femmes des cités que Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle, a présentées le 24 juin. Mesures qui reprennent les propositions dont Fadela Amara, présidente de la Fédération nationale des « Maisons des potes », avait fait part au Premier ministre, le 8 mars dernier, à l'arrivée de la marche des femmes (1).
Tout d'abord, la mise en place d'un dispositif d'hébergement et de logement d'urgence, couplé à un accompagnement social, doit permettre aux femmes menacées ou victimes de violence d'échapper à leur agresseur. 50 logements, mis à disposition par l'Union sociale pour l'habitat (organismes HLM), peuvent d'ores et déjà être directement affectés par l'intermédiaire des services sociaux.
Autre proposition : la création de cellules spéciales dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie pour l'accueil des jeunes filles et des femmes victimes de violence. Les actions pilotes actuellement menées - 127 bureaux d'aide aux victimes au sein de services d'investigations, installation de travailleurs sociaux dans 26 commissariats, 779 locaux de sécurité publique dotés d'un logiciel d'aide à l'accueil des victimes - seront développées par le ministère de l'Intérieur, prioritairement dans les quartiers de la politique de la ville.
La ministre a également annoncé la sortie d'un guide de l'éducation au respect, élaboré avec l'aide de l'Etat par « Maisons des potes ». Il rappellera la loi et expliquera les enjeux de la mixité et l'obligation de respect. Sa diffusion sera assurée en octobre prochain à travers le réseau « jeunesse » du ministère de la Jeunesse et de l'Education et celui des droits des femmes. Ce guide sera précédé par le lancement, en septembre, d'une campagne d'information.
Enfin, le gouvernement prévoit d'accompagner l'organisation, par la fédération, à la fin de l'été, d'une université des femmes. Il s'agira de dresser un bilan de l'action menée ces derniers mois, d'aborder des thèmes précis, en particulier celui de la laïcité et du port du voile, mais aussi de former des cadres associatifs féminins.
Pour Nicole Ameline, « la mise en œuvre de ces engagements s'inscrit dans un programme plus large d'actions menées par les différents ministères en faveur des jeunes filles et des femmes des cités », comme la prévention des mariages forcés et la lutte contre les mutilations sexuelles, figurant dans le plan gouvernemental en faveur de l'intégration (2).
(1) Voir ASH n° 2296 du 31-01-03.
(2) Voir ASH n° 2307 du 18-04-03.