La CPO rappelle les travailleurs sociaux à leur devoir de témoigner

  « Peut-on laisser se déliter les filets de protection du social, certes imparfaits, mais qui avaient le mérite d'exister ? », s'interroge, dans un communiqué, la Conférence permanente des organisations professionnelles du social (CPO)   (1). Alors que la contestation sociale se développe, elle souhaite faire entendre la parole des professionnels de ce secteur. Elle dénonce ainsi « l'emballement de la machine à légiférer sans aucune concertation, ni écoute, des publics concernés, sans préoccupation des aspects techniques et sans évaluation préalable des dispositifs déjà en place. Les travailleurs sociaux et leurs organisations représentatives sont ignorés, de même, ce qui est un fait nouveau et inquiétant, que les grandes fédérations employeurs du secteur. » La conférence constate que les lois ou projets de lois (justice, sécurité intérieure, RMI-RMA...) cherchent à « stigmatiser les populations dérangeantes » sans s'attacher au traitement social, à réprimer sans prévenir, à renvoyer à la responsabilité individuelle sans s'interroger sur la responsabilité collective...

Alors, comment les travailleurs du social peuvent-ils, ou doivent-ils, se positionner ? « Avant tout dans une prise de conscience et une responsabilité de l'ordre du témoignage sur les effets induits à court et à long terme de la politique à l'œuvre », rappelle la CPO, car « il s'agit, bel et bien, des conditions concrètes de vie des personnes les plus en difficulté de notre société qui sont aujourd'hui aggravées ». Aux « premières loges » de la détérioration du lien social, « les travailleurs sociaux sont directement concernés et mis en cause dans l'injonction qui leur est faite de participer au contrôle de l'ordre public et à la ségrégation de certaines populations ». Et ne pourront, selon la Conférence permanente des organisations professionnelles du social, rester indifférents aux divers dispositifs légaux qui se mettent en place.