Après la question des projets en action sociale, puis celle des usagers, traitées dans deux précédents titres - également publiés par L'Harmattan -, les chercheurs et praticiens, réunis autour de Chantal Humbert, directrice-adjointe du Centre de formation permanente et supérieure de l'Association nationale des cadres du social (Andesi), envisagent les transformations- « Crises, changements, innovations ? », interroge le sous-titre de l'ouvrage - du secteur social et médico-social. « Dans les années à venir, quelle forme prendra ce domaine d'action publique traditionnellement hybride, privé et public tout à la fois ? » En réponse à cette question, le sociologue Michel Chauvière, directeur de recherche au CNRS, rappelle le rôle fondamental de la loi de 1901 qui, « par défaut ou par choix raisonné », demeure l'une des fondations les plus solides de ce champ d'activités. Probablement est-ce pour cela qu'en dépit des incertitudes dues aux bouleversements idéologiques et structurels des deux dernières décennies - en particulier du fait de la décentralisation, puis de l'entrée en scène d'opérateurs marchands -, « le secteur social a de l'avance, notamment parce qu'il a su, bon an mal an, préserver une part de motivation, d'implication et de promotion dans l'action ». Néanmoins, « lourdement affectées par la crise de la militance », analyse Francis Batifoulier, directeur d'une maison d'enfants à caractère social et formateur, les organisations associatives ne peuvent faire l'économie d'une « relecture exigeante de leurs fonctionnements » si elles entendent réaffirmer leurs spécificités et leur utilité.
Institutions et organisations de l'action sociale. Crises, changements, innovations ? - Ouvrage collectif coordonné par Chantal Humbert -Ed. L'Harmattan - 19 € .