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Grogne du secteur social face aux gels budgétaires

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Les initiatives se multiplient pour signifier au gouvernement le mécontentement du secteur social. Ainsi, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS) (1) organise, le 5 juin, une journée nationale d'action. Motifs de cette grogne : des « projets de loi lacunaires ou inquiétants », mais aussi l' « asphyxie budgétaire » et le « manque de soutiens et de moyens ». Sont ainsi dénoncés le gel, pour les politiques gérées par le ministère du Travail, des reports de crédits du budget 2002 et la mobilisation des crédits initialement prévus pour l'année 2003 afin de couvrir en priorité les engagements financiers pris l'année dernière (2). Outre l'organisation du débat parlementaire prévu par la loi de lutte contre les exclusions et des « engagements forts et précis de la France » dans le plan national d'action pour l'inclusion qui doit être présenté en juillet à Bruxelles, la fédération demande le dégel de l'ensemble des crédits d'in- sertion et de lutte contre les exclusions (3), ainsi qu'un rattrapage « dès cette année et dans le projet de loi de finances 2004 » pour les budgets des centres d'hébergement et de réinsertion sociale, du logement, de l'insertion par l'activité économique, de l'urgence... Signalons que la Fédération Coorace (4), lors de son congrès du 23 mai, a également pris position contre la décision de geler certains crédits, qui « compromet les actions entreprises auprès des personnes visées par la loi-cadre de lutte contre les exclusions [et] risque de ruiner à court terme près de 20 ans d'engagement des [...] bénévoles et professionnels du secteur de l'insertion par l'activité économique ».

La Fédération nationale d'hébergements-VIH (5), représentant les associations gestionnaires d'appartements de coordination thérapeutique, se joindra de son côté à la journée d'action de la FNARS pour réclamer « la création en urgence de 500 places d'usagers et de 100 places d'accompagnants sur le plan national », afin de répondre aux situations les plus urgentes et de permettre l'ouverture à de nouvelles pathologies (6). Seules 75 places doivent être créées en 2003 et celles d'ac-compagnants ne sont qu'au nombre de 39 actuellement.

C'est la politique en matière de logement qui provoque, quant à elle, le mécontentement de l'Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss)   (7). Dans une lettre adressée le 22 mai au cabinet de Jean-Pierre Raffarin, Jean- Michel Bloch-Lainé, président de l'organisation, déplore le « peu de réaction » du gouvernement face à « la situation très grave du logement en France et en particulier du logement des plus défavorisés »  : hausse du nombre de demandes de logement dans le parc social, envolée des loyers dans le parc privé, extension de la durée de séjour des personnes dans les dispositifs de logement temporaires... Pire, « les décisions prises jusqu'à ce jour ne nous semblent pas aller toutes dans le bon sens », regrette le président de l'Uniopss, faisant allusion au recul du budget logement pour 2003 ainsi qu'aux décisions d'annulation de crédits et aux gels budgétaires qui touchent également le secteur. « Même si les gels sont débloqués au cours de l'année, les urgences que vivent les personnes n'attendent pas et les associations qui interviennent ont déjà engagé leurs actions », ajoute-t-il. Avant de suggérer, entre autres, que soit très vite proposée une politique du logement « lisible et ambitieuse », la nomination d'un secrétaire d'Etat au logement, l'instauration d'un droit au logement opposable- comme l'a demandé le Haut Comité au logement des personnes défavorisées (8)  - et le déblocage très rapide de « réels moyens financiers [pour] répondre aux situations des personnes en grande difficulté, non seulement dans l'urgence mais aussi dans la durée ».

Notes

(1)  FNARS : 76, rue du Faubourg-Saint-Denis - 75010 Paris - Tél. 01 48 01 82 00 - www.fnars.org.

(2)  Comme le stipule une note du 14 mai 2003 de la délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle aux directeurs régionaux du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.

(3)  Une petite victoire a d'ores et déjà été obtenue, Dominique Versini ayant annoncé, dans un message envoyé à la FNARS à l'occasion de ses journées d'étude les 22 et 23 mai à Reims, la levée du gel des 87 millions d'euros concernés sur la ligne 46-81 (action sociale d'intégration et de lutte contre l'exclusion).

(4)  Fédération Coorace : 17, rue Froment - 75011 Paris - Tél. 01 49 23 70 50.

(5)  FNH-VIH : 58, boulevard Voltaire - 75011 Paris - Tél. 01 48 05 55 54.

(6)  Voir ASH n° 2311 du 16-05-03.

(7)  Uniopss : 133, rue Saint-Maur - 75541 Paris cedex 11 - Tél. 01 53 36 35 00.

(8)  Voir ASH n° 2288 du 6-12-02.

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