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Le Medef milite pour le développement des « entreprises de crèches »

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Si le Syndicat des entreprises de services à la personne  (SESP)   (1), affilié au Medef, avoue ne pas croire au développement des crèches d'entreprises, il pousse résolument à l'éclosion des « entreprises de crèches ». Selon lui, le secteur privé pourrait, en huit ans, générer 140 000 places de garde de jeunes enfants, dont 5 500 dès 2004. Ces créations, qui correspondraient à une augmentation de 23 %des actuelles capacités d'accueil, pourraient comprendre, selon ses estimations : 16 500 places en crèches collectives, 12 600 en haltes-garderies, 85 000 en crèches familiales ou en réseaux prestataires de garde à domicile, et enfin 26 500 places en structures multi-accueil.

Sous réserve, naturellement, que les orientations annoncées par le gouvernement lors de la conférence de la famille, le 29 avril (2), se concrétisent rapidement - notamment que les aides aux parents leur soient acquises aussi bien lorsqu'ils sont employeurs directs que lorsqu'ils font appel à un prestataire - et que la caisse nationale des allocations familiales  (CNAF) étende ses subsides aux entreprises privées. Car si le SESP, comme le Medef, milite pour la solvabilisation de la demande (par des aides directes à la famille sous forme d'allocations et de déductions fiscales) et pour la suppression progressive de toutes les subventions à l'offre (donc aux structures collectives), il veut néanmoins en bénéficier tant qu'elles existent. Au nom de « l'égalité de traitement entre tous les opérateurs », publics et privés, associatifs et lucratifs...

« Dans l'enseignement et la santé, secteurs public et privé cohabitent intelligemment, pourquoi n'en irait-il pas de même pour la garde d'enfants ? », plaide Jean-Noël Lesellier, délégué général adjoint du syndicat, qui dit aussi ne pas vouloir assister « au développement d'un secteur à deux vitesses », l'un, privé, plus souple, bien doté, mais cher, pour les familles aisées, l'autre...

Une préoccupation que ne partagent manifestement pas que les jeunes créateurs donnés en exemple. Cécile Vaquié, fondatrice des deux seuls équipements privés actuellement existants, dans les XVe et XVIIe arrondissements de Paris (3), précise franchement que, si on les lui proposait, elle ne serait pas preneuse des prestations de service de la CNAF liées à l'application d'un barème familial dégressif en fonction des revenus. Pas rentable ! De même, Jérôme Doligé et Olivier Bret, deux professionnels de la gestion et du marketing qui préparent le lancement d'un réseau d'équipements multi-accueil pour les 3 mois-4 ans, indiquent qu'il vont évidemment les implanter « dans les zones où les parents peuvent payer ce type de service  ».

M.-J.M.

Notes

(1)  SESP : 31, avenue Pierre-Ier-de-Serbie - 75784 Paris cedex 16 - Tél. 01 40 69 44 74.

(2)  Voir ASH n° 2309 du 2-05-03 pour les décisions annoncées par le gouvernement et n° 2300 du 28-02-03 pour les trois rapports préparatoires, dont celui de Martine Clément du Medef.

(3)  Chaque lieu fonctionne de 8 heures à 20 heures, compte 30 places pour les 18 mois-4 ans et 250 familles abonnées pour une ou plusieurs demi-journées. Tarif unique : 58 € la journée. La SARL Amstramgram fixe son seuil de rentabilité à huit structures.

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