Il s'agit de regrouper les associations de lieux de vie afin de mutualiser les réflexions, mettre en place des outils permettant d'accompagner les structures intermédiaires existantes et favoriser leur développement : il existe 400 lieux de vie offrant entre 1 600 et 2 000 places, ce qui est insuffisant par rapport aux demandes. Enfin, la fédération entend être un interlocuteur des pouvoirs publics.
Le collectif rassemblait six regroupements nationaux ou régionaux. Nous sommes passés à une structure fédérale dotée de la personnalité morale et ayant vocation à réunir l'en- semble des associations nationales, régionales et départementales. Pendant la première année de son existence, nous allons d'ailleurs continuer à favoriser la constitution d'entités départementales et régionales. Cette implantation locale est rendue particulièrement nécessaire avec la réforme de la décentralisation.
Nous allons travailler sur la formation du permanent du lieu de vie en nous appuyant sur les réflexions déjà menées dans le Languedoc et l'Est de la France et essayer d'obtenir un statut pour cette fonction, inexistant aujourd'hui. Nous voulons également rédiger une charte fédérale affirmant nos valeurs et nos principes en nous inspirant de celles déjà en cours dans certains regroupements. Par ailleurs, nous allons resserrer, au titre cette fois de la Fédération, nos contacts avec les juges des enfants, la FNARS et autres partenaires.
C'est une grande avancée : les lieux de vie ont désormais une place reconnue dans le paysage social et médico-social. Et surtout, nous avons été complètement entendus. La loi respecte notre spécificité en nous conférant un statut sans nous assimiler à des institutions ou à des services. En outre, nous ne figurons pas dans le schéma départemental. Ce qui aurait été à l'encontre de la philosophie des lieux de vie, basée avant tout sur le désir des personnes et la volonté de vivre ensemble.
Nous sommes satisfaits sur le texte en l'état, qui a donné lieu à de nombreuses concertations. Encore faut-il que ce projet, qui doit encore passer devant le Conseil d'Etat - vraisemblablement pas avant juin -, ne soit pas modifié. Le texte actuel affirme que les permanents de lieux de vie sont responsables de leurs actes et fixe le nombre minimal (trois) et maximal (dix) de personnes accueillies. Surtout, il élargit les publics pris en charge. Les lieux de vie pourront désormais recevoir, à côté des enfants et adolescents ayant des troubles sociaux ou psychiatriques, des adultes en situation de précarité ou d'exclusion. Enfin, les dispositions de la loi devraient être applicables aux lieux de vie déjà en activité et ayant passé contrat avec un conseil général, une préfecture ou un établissement.
Si le projet de décret n'est pas modifié, chaque lieu pourra négocier de gré à gré les prix de journée ou de pension suivant les services qu'il offre. Le tarif ne pourra pas être imposé par un conseil général ou un service placeur, comme c'est parfois le cas.
Non car la tarification sera calculée sur les prestations offertes. Et puis le cadrage financier viendra progressivement dans le cadre des rencontres que pourront avoir les lieux de vie avec les fonctionnaires territoriaux. L'intérêt justement de la Fédération, c'est que les associations soient reconnues comme un interlocuteur pour la mise en œuvre des politiques sociales. Les praticiens des lieux de vie ont toute une réflexion à apporter au niveau de la prévention des difficultés sociales et psychiatriques. Propos recueillis par Isabelle Sarazin
(1) Fédération nationale des lieux de vie : 70-72, rue Orfila - 75020 Paris - e-mail :