Environ 1,2 million de personnes vivant à leur domicile déclarent consulter régulièrement pour des « troubles psychiques ou mentaux », selon la dernière exploitation en date de l'enquête Handicaps-incapacités-dépendances (HID) menée entre 1998 et 2001 par l'Institut national de la statistique et des études économiques (1). Parmi elles, 62 % sont des femmes, alors que les hommes sont majoritaires dans les institutions psychiatriques : 56 % (2). Par ailleurs, la proportion de personnes suivies régulièrement est la plus importante parmi les employés et les professions intermédiaires, et la plus faible dans les milieux des cadres et des artisans, commerçants et chefs d'entreprise.
Autre point relevé par l'étude : les personnes suivies régulièrement pour troubles psychiques ou mentaux déclarent plus souvent d'autres déficiences. « La différence la plus importante, précisent les auteurs, concerne les troubles du langage et de la parole », sept fois plus fréquents dans cette population. Les déficiences physiques, motrices ou viscérales y sont aussi plus nombreuses. De même, logiquement, que les restrictions d'activité, avec des conséquences sur la vie quotidienne, les tâches domestiques et la mobilité. « Ces difficultés génèrent un besoin d'aide important » : près d'un adulte sur deux (45 %), entre 20 et 79 ans, déclare être régulièrement aidé pour accomplir des tâches quotidiennes, contre 7 % dans la population non suivie. Les troubles psychiques ou mentaux ont, en outre, un impact évident sur la sociabilité et l'emploi de ces personnes. Seules 40 % d'entre elles, dans la tranche 20-59 ans, exercent une activité professionnelle, proportion qui atteint les trois quarts pour les non-suivis. Le taux de chômage est également très élevé en leur sein (45 % pour les hommes, mais 9 % pour les femmes). « Les troubles mentaux constituent donc un motif majeur d'inactivité professionnelle. » Les loisirs de ces publics apparaissent aussi plus limités, et leur isolement affectif plus fréquent. Ils vivent par exemple moins fréquemment en couple.
Enfin, le quart de ces personnes perçoivent une allocation - le plus souvent, entre 20 et 59 ans, l'allocation aux adultes handicapés ou une pension d'invalidité versée par un organisme de sécurité sociale - en raison de leur problème de santé.
(1) « Les personnes suivies régulièrement pour troubles psychiques ou mentaux » - Etudes et résultats n° 231 - Avril 2003 - DREES. Sur l'enquête HID en général, voir ASH n° 2280 du 11-10-02.
(2) Voir ASH n° 2292 du 3-01-03.