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L'accueil du jeune enfant : un choix encore sous conditions...

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A quelques jours de la conférence de la famille qui se tiendra le 29 avril, et après les mises en garde de l'Union nationale des associations familiales (1), la question de l'accueil du jeune enfant mobilise les associations et les profes-sionnels.

Aujourd'hui, les caisses d'allocations familiales versent plus de 8 milliards d'euros pour cet accueil, à travers les aides attribuées aux parents et aux structures, rappelle la caisse nationale des allocations familiales dans une étude qu'elle vient de publier (2). Mais au-delà des masses financières, la géographie des modes de garde est loin d'être uniforme. Elle apparaît très diversifiée et inégale selon les profils socio-démographiques des familles et le taux d'activité féminine, le degré d'urbanisation, les marges budgétaires et les choix politiques des collectivités locales... « Une alchimie compliquée » à propos de laquelle on manque d'indicateurs et qui montre bien qu'on est encore loin pour les parents du véritable « choix » du mode de garde.

Des inégalités dans l'accès aux modes d'accueil

Si 11 % des enfants âgés de moins de 3 ans sont gardés en crèche, ce taux varie de 2 % à 41 % selon les départements. Le haut de la fourchette se situe en région parisienne, dans les départements du pourtour méditerranéen et en Corse, où les collectivités locales disposent de ressources suffisamment importantes pour assurer une offre élevée de modes d'accueil collectif. Rien d'étonnant non plus à ce que les bénéficiaires de l'allocation de garde d'enfants à domicile (AGED) soient concentrés dans les départements où les revenus sont les plus élevés, comme l'Ile-de-France. A Paris, 7,5 %des enfants âgés de moins de 3 ans sont ainsi gardés grâce à cette prestation.

Le Grand Ouest (Bretagne, Basse-Normandie, Pays-de-la-Loire et, à un degré moindre, le Poitou et le Limousin), plutôt rural et moins équipé en crèches collectives, se caractérise par un fort recours aux assistantes maternelles. Quant à l'allocation parentale d'éducation (APE) à taux plein, elle est particulièrement utilisée dans les départements de la région Rhône-Alpes, le sud de la Bourgogne et de la Franche- Comté, même si le taux d'activité féminine n'est pas spécialement faible ; le recours aux haltes- garderies y est également important.

Dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie, les solidarités familiales et l'école sont davantage sollicitées. Dans ces familles, dont les revenus et le taux d'activité féminine sont plus faibles qu'ailleurs, les jeunes enfants sont surtout gardés par leurs parents ou leurs grands-parents. En outre, la scolarisation des enfants en maternelle dès l'âge de 2 ans est aussi plus fréquente.

Les propositions des rapports préparatoires à la conférence de la famille (3) vont-elles permettre de rétablir un peu d'égalité et d'équité ? Non, si l'on en croit l'Union des familles laïques et la CGT qui estiment, dans une déclaration commune (4), qu'elles vont au contraire accroître encore les déséquilibres en renforçant le recours aux assistantes maternelles et aux employées de maison. Le collectif est tout aussi critique sur l'ouverture de l'accueil des jeunes enfants au secteur privé auquel les CAF seraient tenues d'accorder des financements alors que « l'on en manque si cruellement pour le service public ! ». Pour lui « l'accueil public des jeunes enfants doit devenir une priorité nationale », ce qui suppose des places en nombre suffisant dans les structures collectives. Outre des mesures en faveur de parents, il réclame une participation des entreprises au financement des modes d'accueil ainsi qu'une revalorisation du statut et de la formation des professionnels.

 Un manque de professionnels qualifiés de la petite enfance

C'est bien évidemment sur la revalorisation des métiers de la petite enfance, qu'insiste la Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (5), satisfaite de la concertation engagée dans le cadre du rapport Petit sur le sujet (6). Face au manque de professionnels qualifiés, le groupe de travail demande une augmentation du quota des effectifs des formations initiales, la création de passerelles entre métiers et la prise en compte des expériences professionnelles dans le cadre de la validation des acquis de l'expérience. Des suggestions qu'ap- prouve la fédération, néanmoins vigilante pour que leur mise en œuvre ne se fasse pas au détriment du niveau de formation de la profession. Par ailleurs, elle déplore que la création d'un cadre d'emploi spécifique à la fonction de direction des structures d'accueil n'ait pas encore été retenue et attend toujours le rattrapage du temps de formation initiale pour réajuster la formation d'éducateur de jeunes enfants sur les autres formations de même niveau  (III).

Notes

(1)  Voir ASH n° 2307 du 18-04-03.

(2)  L'e-ssentiel n° 12 - Avril 2003.

(3)  Voir ASH n° 2300 du 28-02-03.

(4)  C/o UFAL : 3, rue Jacquement - 75017 Paris - Tél. 01 46 27 09 25.

(5)  FNEJE : 2, rue du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny - 44000 Nantes - Tél. 02 40 47 53 64.

(6)  Voir ASH n° 2307 du 18-04-03.

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