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Le Sénat en faveur d'une vraie politique pour les adolescents

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« L'adolescence a longtemps été le maillon faible de la politique familiale », déplore le groupe d'étude du Sénat sur les problématiques de l'enfance et l'adolescence dans un énième rapport rendu public le 9 avril (1). Rédigé sous la houlette de Jean-Louis Lorrain (UMP), ce document s'inscrit dans la préparation de la conférence de la famille 2004 qui sera consacrée au thème de l'adolescence. « Le constat est aujourd'hui celui d'une violence accrue des manifestations de crise et de la généralisation d'un certain mal-être dans l'ensemble de la population adolescente. » Face à ce diagnostic, qui est loin d'être nouveau, le rapport formule une série de recommandations, dont beaucoup ont déjà été énoncées, pour mettre en œuvre une véritable politique publique en direction de ce public.

Tout d'abord, au niveau de la santé, le rapport reprend bon nombre de propositions présentées par la défenseure des enfants, Claire Brisset, dans son rapport annuel de 2002 (2). Ainsi, l'accent est mis sur la prévention, le dépistage précoce en matière de santé mentale et sur une meilleure prise en compte des adolescents par la médecine scolaire. Le rapport lui emprunte de surcroît l'idée de redonner sa place à la pédopsychiatrie et de développer des lieux spécifiques à l'adolescence au niveau décentralisé, à l'exemple des maisons de l'adolescent   (3). Les préconisations de Xavier Darcos pour améliorer la santé des jeunes en milieu scolaire (4) sont également saluées.

Par ailleurs, le rapport relève « l'indispensable évolution des professionnels de l'adolescence  » qui se heurtent non seulement à la sur-représentation des femmes auprès des adolescents et au développement des familles monoparentales, mais également à des obstacles plus spécifiques liés aux adolescents en difficulté. En effet, sur ce dernier point, le rapport regrette que le concours externe d'éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ait servi « au recrutement de personnels surdiplômés et manquant d'expérience » et prévoit donc de « développer les voies parallèles qui permettent de recruter des hommes plus âgés et plus expérimentés » (5). En outre, le rapport estime que la lourdeur de fonctionnement des institutions de la PJJ rend difficile le travail des éducateurs. Aussi propose-t-il de leur donner plus d'autonomie et, pour éviter toute dérive, envisage un contrôle externe de qualité.

L'évolution des professionnels de l'adolescence passe aussi par un système éducatif cohérent qui suppose entre autre qu'une place prépondérante soit accordée aux parents, qu'il faut accompagner, grâce à la médiation et aux lieux d'écoute, mais aussi responsabiliser.

Enfin, pour faciliter le passage à l'âge adulte, le rapport conseille de réinventer des rites de passage en utilisant notamment le futur contrat d'insertion dans la vie sociale (6).

Notes

(1)  Adolescence : comment en sortir ? - Rapport d'information fait au nom de la commission des affaires sociales et du groupe d'études sur les problématiques de l'enfance et de l'adolescence.

(2)  Voir ASH n° 2286 du 22-11-02.

(3)  Voir ASH n° 2285 du 15-11-02.

(4)  Voir ASH n° 2300 du 28-02-03.

(5)  Voir ASH n° 2276 du 13-09-02.

(6)  Voir ASH n° 2303 du 21-03-03.

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