« Répondre à l'exigence de qualité de service de nos concitoyens » et « mieux faire à un coût moindre. » Tels sont les objectifs assignés par le Premier ministre aux quelque 200 directeurs
d'administrations centrales qu'il a réunis à Paris, le 11 avril, pour leur exposer les orientations du gouvernement en matière de modernisation de l'Etat.
Le premier des « cinq leviers d'actions principaux » retenus par Jean-Pierre Raffarin pour réformer l'Etat est, bien sûr, l'acte II de la décentralisation (1) qui doit être prolongée par « une vigoureuse réforme de l'administration territoriale », a prévenu le chef du gouvernement. Il compte également sur la mise en œuvre de la loi organique réformant la procédure budgétaire (2), les mesures de simplifications administratives (3), le développement de la fonction prospective de l'Etat et les réformes structurelles qu'élabore actuellement chaque ministère.
Le Premier ministre est surtout longuement revenu sur la gestion des ressources humaines : « l'Etat et les cadres dirigeants de l'administration se sont accommodés trop souvent d'une gestion des personnels peu performante et excessivement formelle », a-t-il déploré. Pour lui, dans les années à venir, « la qualité de l'emploi public comptera davantage que sa quantité ». Aussi, même si près de 50 % des fonctionnaires de l'Etat vont partir à la retraite dans les dix ans qui viennent, tous ne seront pas remplacés, a prévenu l'hôte de Matignon. La gestion des ressources humaines doit aussi être « plus simple, moins formelle et plus proche ». Dans cet esprit, il va demander « à tous les ministres de proposer, avant le fin de l'année, un programme ambitieux de réduction du nombre de corps ». En outre, « une attention plus grande » doit être portée aux recrutements et au déroulement des carrières, estime le Premier ministre. Il entend, par ailleurs, « redonner tout son sens et son caractère incitatif à la politique de rémunération ». Aussi, exige-t-il que les règles permettant de reconnaître le mérite et la performance des agents soient appliquées. Enfin, Jean-Pierre Raffarin souhaite « renouveler profondément le dialogue social » dans la fonction publique, notamment au sein des commissions techniques paritaires. Il a donc chargé Jean-Paul Delevoye « d'ouvrir une concertation avec les organisations syndicales » et de lui faire des propositions d'ici à octobre.
(1) Voir ASH n° 2301 du 7-03-03.
(2) Voir ASH n°2222 du 6-07-01.
(3) Voir ASH n° 2303 du 21-03-03.