Au carrefour de la santé et du social, la protection maternelle et infantile (PMI) combine action médico-psycho-sociale préventive et activité de santé publique. Ce « dispositif original dans le système français » doit être préservé mais des leçons doivent être tirées de son fonctionnement après 15 ans de décentralisation. C'est du moins ce que propose leSyndicat national des médecins de PMI (1), dans un texte d'orientation adopté les 28 et 29 mars. Malgré les importantes inégalités relevées sur le territoire, il plaide pour le maintien de la compétence PMI au département, au nom de la proximité et d'une bonne articulation avec l'action sociale. Il souhaite néanmoins l'assortir d'une coordination formalisée au niveau régional entre services de PMI et avec les autres instances régionales de santé, notamment dans le domaine de la gynécologie-obstétrique et de la pédiatrie. Il propose surtout la création d'une instance nationale pour la promotion et la protection de la santé familiale et infantile, qui serait chargée de garantir la réalisation effective des missions légales de PMI et de planification familiale sur l'ensemble du territoire, d'évaluer les actions et de mutualiser les expériences.
Le syndicat demande aussi des « mesures d'urgence » pour apporter une aide aux « départements déficitaires », revaloriser le statut des professionnels et permettre à la PMI de s'adapter aux évolutions du système de santé, notamment de l'offre de soins périnataux et pédiatriques. L'orientation préventive fondamentale de la PMI doit être maintenue, insiste-t-il aussi tout en voulant voir confirmer que « les actes de soins préventifs peuvent intégrer, si nécessaire, une dimension curative ».
Faut-il étendre, comme cela a été suggéré (2), les attributions de la PMI aux enfants au-delà de 6 ans ? « La priorité absolue consiste à combler les écarts territoriaux » et à assurer l'égal accès des populations aux services actuels, répond le syndicat, qui se prononce aussi pour le maintien de services de santé scolaire spécifiques.
(1) SNMPMI : 65/67, rue d'Amsterdam - 75008 Paris - Tél. 01 40 23 04 10.
(2) Notamment par la défenseure des enfants - Voir ASH n° 2286 du 22-11-02.