Dans ses propositions sur la décentralisation (1), l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) avait demandé que la prévention spécialisée puisse être transférée, par délégation conventionnelle, du département aux structures d'agglomération. Si cette suggestion avait reçu un avis favorable du Premier ministre, elle avait provoqué une vive réaction du Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée.
Le collectif Prévention spécialisée (2) y voit quant à lui « une provocation ». D'autant que l'argument de l'AMGVF se fonde sur la nécessité « d'améliorer la coordination entre les différents acteurs concourant à la prévention de la délinquance » et ignore le fait que la prévention spécialisée est une mission de protection de l'enfance. Le collectif ajoute également que, comme il n'existe aujourd'hui aucune structure d'agglomérations qui soit en lien direct avec la protection de l'enfance, une délégation locale aboutirait à changer la mission même de la prévention spécialisée. Sa distance avec les pouvoirs politiques municipaux la met à l'abri des politiques sécuritaires et électoralistes « que certaines grandes villes mènent depuis plusieurs années », ajoute- t-il, opposé à « toute forme de municipalisation déguisée ».
(1) Voir ASH n° 2304 du 28-03-03.
(2)