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« Nous refusons de gérer la paix sociale »

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Les professionnels de l'économie sociale et familiale entendent bien peser dans le débat public et faire entendre leur parole trop peu prise en compte. Ceux qui se sentent « un peu oubliés » des pouvoirs publics refusent de se laisser réduire au rôle de distributeurs de prestations, comme l'exprime Fabienne Lassalle. Laquelle a été reconduite à la présidence de France ESF, le 22 mars, lors de son assemblée générale à Lyon (1).
Que représente France ESF ?

France ESF est née, en 1997, à la suite de la Fédération nationale des professionnels en économie sociale et familiale (FNAPESF). Elle coordonne et fédère 13 associations régionales de professionnels (étudiants, conseillers et techniciens) en économie sociale et familiale, soit un réseau de 500 professionnels sur les 7 000 actuellement recensés. Le chiffre de nos adhérents se maintient depuis plusieurs années même si nous souhaiterions en rassembler encore davantage. Mais j'ai le sentiment d'un frémissement dans la mobilisation des professionnels. Certains veulent s'organiser et nous appellent pour savoir comment créer une association dans leur région.

Quelle est votre principale préoccupation ?

Elles concerne l'avenir de la profession et la place du travail social compte tenu du contexte économique et social actuel. C'est vrai que la profession, relativement jeune - le diplôme de CESF date de 1973 - se porte plutôt bien par rapport à celles d'assistant social ou d'éducateur spécialisé qui connaissent une grave pénurie. Néanmoins s'il existe des régions où des professionnels sont au chômage, dans d'autres des difficultés de recrutement commencent à se poser : des postes ne sont pas pourvus, faute de trouver des candidats. Mais surtout, si nos compétences techniques et pratiques en matière d'habitat, d'alimentation et de santé, de gestion budgétaire sont très appréciées des employeurs et bien que nous ayons une expertise des dispositifs au quotidien, notre parole est peu entendue. Nous sommes confrontés à des situations de précarité extrêmement lourdes avec le sentiment de contribuer à maintenir la paix sociale et à gérer la pénurie. Par exemple, lorsque nous menons une action éducative et budgétaire auprès d'allocataires du RMI, qui touchent environ 460  € par mois, il y a de quoi se poser des questions !

Que proposez-vous ?

Je crois que, de plus en plus, les travailleurs sociaux ont envie de s'exprimer et de peser dans le débat public. Nous avons par exemple des inquiétudes et des choses à dire par rapport à la CMU, l'AME, l'allocation personnalisée d'autonomie, ou encore la décentralisation. C'est pourquoi France ESF entend porter la parole des professionnels au sein notamment de la Conférence permanente des organisations professionnelles du social dont elle a signé le manifeste.

Où en est la réforme du diplôme de conseiller en éducation sociale et familiale ?

Nous n'avons pas de réponse. Nous avons pourtant interpellé le ministère des Affaires sociales du Travail et de la Solidarité et demandé de participer au groupe de travail constitué à la DGAS. Nous souhaitons donc travailler avec l'Aforts et le GNI pour faire valoir nos propositions. Il faut absolument que cette réforme - on parlerait de 2004 - sorte. Après la rénovation du BTS-ESF il y a plus de deux ans, il faut adapter le diplôme de conseiller en économie sociale et familiale. Au moment où l'on discute de la validation des acquis professionnels, de la réforme du diplôme des éducateurs spécialisés et de celle des assistants sociaux, nous avons le sentiment d'être un peu oubliés.

Avez-vous une autre demande ?

Nous sommes inquiets de voir se multiplier les ouvertures du BTS-ESF à la formation par alternance, à l'apprentissage, au Centre national d'éducation à distance, sans adéquation avec les emplois proposés et sans cohérence avec la formation au diplôme d'Etat de CESF. Il faut limiter ce mouvement, au risque d'avoir un afflux de BTS qui ne pourront pas poursuivre jusqu'au diplôme d'Etat. En effet, les quotas d'étudiants n'ont pas été augmentés. Alors, qu'est-ce qu'on va faire ? Propos recueillis par Isabelle Sarazin

Notes

(1)  France ESF : 13, place de Rungis - 75013 Paris - Tél. 01 45 81 08 96 - www.lacfps.org.

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