Le direction générale du Fonds d'action et de soutien pour l'intégration et la lutte contre les discriminations (Fasild) (1) le confirme. Parmi les crédits du ministère des affaires sociales « mis en réserve » par Bercy, la ligne affectée au Fasild paye un très lourd tribu. La subvention de cet établissement public est, pour l'heure, réduite de moitié. Dans le budget de 185 millions d'euros adopté pour 2003, elle représentait 170 millions. Son montant sera de 85 millions. « Pour l'instant », insiste le Fasild qui, officiellement, espère en des jours meilleurs. Il n'empêche. Avec le souci de préserver ses frais de fonctionnement (il salarie 270 agents de droit public) et les engagements déjà inscrits dans des contrats pluriannuels, le Fonds a fait savoir à ses directions régionales que leurs crédits d'intervention étaient, « pour l'instant », réduits de 75 %.
« Pour beaucoup d'associations qui assurent de fait des missions de service public, c'est une catastrophe », estime Mohamed Smida, de l'Association des Tunisiens de France (ATF), l'une de celles qui, bien que non encore officiellement informées de la situation, ont réagi dans un communiqué commun, le 18 mars (2). « C'est tout l'édifice de l'accès à l'égalité des droits qui est mis en cause », assure le collectif.
Outre l'atteinte portée aux actions concrètes en faveur de l'intégration, le collectif s'inquiète aussi pour le tissu associatif et les emplois qu'il représente. « Pour de petites associations constituées dans un quartier sur une ou deux activités, la subvention couvre parfois les 2/3 ou les 3/4 du budget. Celles-là n'auront plus qu'à fermer boutique si la mesure n'est pas annulée », indique Mohamed Smida.
(1) Fasild : 209, rue de Bercy - 75012 Paris - Tél. 01 40 02 77 01.
(2) Avec l'Assemblée des citoyens originaires de Turquie, l'Association des travailleurs maghrébins en France et des associations locales. ATF : 130, rue du Faubourg-Poissonnière - 75010 Paris - Tél. 01 45 96 04 06.