« Une loi fixera dans les mois qui viennent les missions du service social en faveur des élèves. Il reviendra aux conseils généraux de l'organiser et de le faire fonctionner. » A peine le Premier ministre avait-il annoncé ses « orientations » en matière de décentralisation (1) que les ministres Luc Ferry et Xavier Darcos informaient les assistants de service social de l'Education nationale, par une lettre en date du 12 mars, de leur transfert aux départements. Celui-ci, précisent-ils, ne les empêchera pas de continuer « à participer directement aux missions de service public de l'éducation », d'intervenir à l'intérieur des établissements et de demeurer « membres à part entière de la communauté éducative ». Le gouvernement veut aller vite : après une « expérimentation » en septembre 2003, le transfert pourrait être effectif en janvier 2004.
Les trois organisations syndicales représentatives des assistants de service social (SGEN-CFDT, Snasen-UNSA et SNUAS-FP-FSU) refusent ce « désengagement de l'Etat envers les jeunes et les populations les plus vulnérables », qui « fait courir le risque d'une déstructuration des équipes éducatives, voire de la disparition organisée des missions ». Elles appellent les professionnels à construire « un front commun du refus », à « se concentrer en priorité sur l'accueil et l'écoute des élèves » et à refuser de participer à toutes les réunions de conseils et de commissions, à l'intérieur comme à l'extérieur des établissements, à ne plus rendre rapports et statistiques et à s'associer à toutes les actions de protestation, notamment celle du 3 avril.
(1) Voir ASH n° 2301 du 7-03-03.