Auditionnée le 12 mars par la commission d'enquête du Sénat sur la maltraitance des personnes handicapées en institution (1), l'Association française des organismes de formation et de recherche en travail social (Aforts) (2) a proposé différentes pistes pour lutter contre la violence dans les établissements. Parmi les signaux de dysfonctionnement les plus repérables, notamment par les tutelles qui doivent exercer des « contrôles effectifs et approfondis », le « turn-over conséquent des derniers embauchés ». A l'inverse, « une ouverture sur le réseau qui l'entoure [...] est une attitude positive pour lutter contre le repli sur soi ».
L'association insiste aussi sur la nécessité, dans les établissements, d' « une véritable expression démocratique [...] tant du côté des professionnels que des personnes accueillies ». « Il faut se demander où, quand, comment une personne handicapée peut s'exprimer sur la violence institutionnelle sans risque pour elle, pour sa famille et pour son maintien en institution [et] quel professionnel extérieur peut aider les personnes les plus démunies à mettre des mots sur des situations de violence. »
Par ailleurs, « il faut lutter contre les accords passifs des équipes » et leur « donner les moyens pour s'opposer à l'emprise de personnalités très dominantes ». Les conseils d'administration, quant à eux, ne jouent parfois plus « leur rôle de contre-pouvoir démocratique » : trop nombreux encore sont ceux où « on peut voir s'exercer de vraies dictatures de personnalités qui chosifient l'institution ». « L'accompagnement d'une institution dans la mise en œuvre du processus démocratique prévu par la loi du 2 janvier 2002, seule garante d'une lutte efficace contre les dérives institutionnelles, doit, pour être réellement efficace, s'inscrire dans la durée. La formation continue tout au long de la vie en est le moyen incontournable », conclut l'Aforts.
(1) Voir ASH n° 2290 du 20-12-02.
(2) Aforts : 1, cité Bergère - 75009 Paris - Tél. 01 53 34 14 74.