Le Syndicat national des personnels de l'éducation surveillée (SNPES) -PJJ- FSU (1) appelle à la grève le 27 mars prochain. Une mobilisation suscitée par un faisceau d'indices concordants de la « remise en cause des métiers et de la mission éducative » de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et de son « démantèlement ». La création des centres fermés en est un. Plus récemment, l'annonce par Jean-Pierre Raffarin, le 28 février, d' « expérimentations pour rapprocher l'action de la PJJ et celle des départements » (2) est venue aviver les inquiétudes. « En privant les services éducatifs des mesures éducatives au civil, on retire la double compétence au service public de la PJJ et on limite son intervention exclusivement au pénal et à l'application de la sanction pénale », met en garde le SNPES.
L'organisation, par ailleurs, désapprouve l'intervention des éducateurs en milieu carcéral, dans laquelle elle voit l'amorce de la « disparition de la PJJ en tant qu'administration éducative et autonome au sein du ministère de la Justice » et de sa « subordination à l'administration pénitentiaire ». L'article 2 du statut des éducateurs et des conseillers socio-éducatifs a cependant d'ores et déjà été modifié le 24 février lors d'un comité technique paritaire ministériel (3), la direction de la PJJ avançant la nécessité de le mettre en conformité avec la loi d'orientation et de programmation sur la justice votée cet été. Ces personnels exercent désormais leurs activités « dans l'ensemble des juridictions, organismes, établissements et services du ministère de la Justice ». Leurs missions sont également redéfinies. Pour le syndicat, il ne s'agit pas là d'un simple toilettage. « D'un professionnel d'une institution éducative, qui est force de proposition et éclaire le magistrat sur la décision judiciaire la plus appropriée au regard des éléments connus sur la situation du mineur et de sa famille, l'éducateur devient celui qui anticipe la prise de décision du magistrat et est cantonné à son application », s'insurge-t-il.
(1) SNPES-PJJ-FSU : 54, rue de l'Arbre-Sec - 75001 Paris - Tél. 01 42 60 11 49.
(2) Voir ASH n° 2301 du 7-03-03.
(3) Le SNPES, la CGT, FO et C Justice ont voté contre, l'UNSA et les greffiers se sont abstenus, la CFDT n'a pas pris part au vote. Le décret devrait paraître dans les deux mois.