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Des milliers de malades et handicapés psychiques abandonnés, selon DSP

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C'est pour dénoncer une « situation scandaleuse », et avec un grand « sentiment d'urgence », que des professionnels et des proches de personnes malades ou handicapées psychiques, regroupés autour de l'association Droits aux soins et à une place adaptée  (DSP)   (1), appellent à une manifestation le 15 mars, devant le ministère de la Santé. Selon ce collectif, créé en novembre 2001, 45 000 personnes, dont 13 000 en- fants (2), sont abandonnées par le système de soins français. Environ la moitié d'entre elles sont laissées à des familles qui « vivent un enfer », sans formation pour faire face « à la maladie, à la souffrance et souvent à la violence ». D'autres sont « sous les ponts ou dans les prisons »   : 55 % des personnes sans domicile fixe et 45 % de la population carcérale souffrent de troubles psychiatriques, estime l'association (3).

Près de 65 000 lits ont été fermés en psychiatrie depuis 20 ans, sans mesure de compensation à la hauteur, rappelle Roger Salbreux, vice-président de DSP. Une partie de ces malades sont dirigés vers le secteur médico-social, qui doit faire face à des cas de plus en plus lourds sans avoir reçu les moyens correspondants. « Faute de places, nous passons notre temps à gérer l'ingérable », témoigne pour sa part Marie-Christine Vieira, assistante sociale dans un institut médico-éducatif du Val-de-Marne, obligée d'orienter des enfants autistes vers la Belgique... ou vers leur domicile.

Au passage, DSP égratigne le plan quinquennal d'intégration scolaire an- noncé récemment (4) parce qu'il ne répond pas à la demande la plus pressante des familles en recherche d'établissements spécialisés avec des personnels qualifiés, mais aussi parce qu'à l'école, il confie « les enfants les plus en difficulté aux personnels les moins formés et dont les contrats sont les plus précaires », alors que les enseignants spécialisés manquent cruellement. Tous les professionnels insistent pourtant sur l'importance du dépistage précoce et d'une prise en charge adaptée dès l'enfance.

Face à ce « désastre », il faut « un plan d'urgence, basé sur la reconnaissance des besoins réels en soins, en enseignement adapté et en établissements spécialisés, plaide Pierre Rivière, président de DSP. Depuis septembre, nous demandons rendez-vous à Jean-François Mattei et à Marie-Thérèse Boisseau, sans succès. D'où cet appel à une manifestation publique. » Des associations de malades et handicapés se joignent au mouvement, de même que trois syndicats de psychiatres, les fédérations FO et CGT des secteurs sanitaire et social, ainsi que le Syndicat national des personnels pénitentiaires FO.

Notes

(1)  DSP : 41, rue Raymond-Losserand - 75014 Paris - Tél. 06 63 10 04 74.

(2)  Le deuxième chiffre cité vient d'une étude réalisée en 2001 par le CTNERHI à propos de l'ensemble des enfants handicapés (pas seulement psychiques) laissés « sans solution ». Le premier est une estimation car personne n'est en mesure de dénombrer les malades non pris en charge.

(3)  Voir ASH n° 2273 du 23-08-02.

(4)  Voir ASH n° 2295 du 24-01-03.

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