Soulagement de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie (ANIT) (1) après la parution, le 28 février, du décret « fixant les conditions minimales d'organisation et de fonctionnement des centres spécialisés de soins aux toxicomanes [CSST] (voir ce numéro). Certes, le texte ne fait nulle référence aux centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) créés par la loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale et devant accueillir à la fois des publics toxicomanes et des publics alcooliques. Ce qui les réduit à « une coquille vide », déplore le président de l'association, François Hervé. Cependant, précise-t-il, « nous avons été entendus sur un certain nombre de points. La direction générale de la santé a eu le souci d'avoir une vision plus large de la définition de nos missions et de mieux la faire coller au terrain ». Ainsi le texte ne restreint-il pas, à l'inverse d'une version précédente, le champ d'intervention des CSST aux personnes consommant des substances classées comme stupéfiants (2), mais l'étend à celles « présentant des addictions associées ». Autre motif de satisfaction :la prescription et le suivi des traitements de substitution devient officiellement une de leurs missions.
L'association regrette en revanche que ces structures n'aient pas de « compétence initiale » en matière de prévention et ne puissent agir dans ce domaine qu'en réponse à une commande de « personnes morales de droit public ou privé », moyennant rémunération. Elle déplore aussi que le texte ne fasse pas mention de la politique de réduction des risques. « Nous souhaitons qu'un autre décret vienne donner une base réglementaire et solide à cette action », insiste François Hervé.
(1) ANIT : 28, chemin des Moulins - 69230 Saint- Genis-Laval - Tél. 04 78 50 78 50.
(2) Voir ASH n° 2287 du 29-11-02.