Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, en visite pendant trois jours au Mali, a plaidé pour une politique « d'immigration positive », qui privilégierait les aides au retour pour les Maliens désireux de mettre en œuvre des projets de développement dans leur pays. Une politique d'incitation qui existe déjà aujourd'hui, mais qui ne rencontre pas le succès escompté par le gouvernement français : en moyenne, c'est une cinquantaine de Maliens qui reviennent volontairement dans leur pays d'origine chaque année pour y vivre. Le pensionnaire de la Place-Beauvau souhaiterait multiplier ce nombre par dix.
Comment ? En doublant la prime offerte actuellement à ces personnes pour des projets de développement dans leur pays. Son montant passerait ainsi de 3 600 € à 7 000 €, à condition toutefois que le projet soit viable. Pour Nicolas Sarkozy, cela sera, à long terme, moins coûteux que les reconduites à la frontière, qui mobilisent plusieurs fonctionnaires.
Par ailleurs, l'aide était, jusqu'à présent, réservée aux Maliens volontaires ayant reçu une invitation à quitter le territoire après un refus de régularisation. Et pas à ceux qui sont en situation irrégulière. Elle sera désormais également accessible aux personnes ayant déjà reçu un arrêté de reconduite à la frontière, a indiqué le ministre. « Il n'y a pas d'un côté les réguliers, d'un autre les irréguliers » mais « il y aura le choix entre un retour digne et aidé ou le risque d'être expulsé lors d'un contrôle », a-t-il expliqué devant la presse.
Des instructions aux préfets devraient suivre prochainement.