Le projet gouvernemental de réforme à la baisse de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) continue de susciter des levées de boucliers (1).
Les unions confédérales de retraités CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, ainsi que la Fédération générale des retraités de la fonction publique « en appellent à l'opinion » et lancent une pétition pour défendre « un progrès social incontestable », même s'il comportait « des imperfections et des insuffisances ».
Le Comité national des retraités et personnes âgées - où figurent, outre les précédentes, tout ce que le troisième âge compte d'associations nationales - exprime son « vif mécontentement devant l'ampleur des régressions » portées au dispositif, à peine plus d'un an après sa création et « quatre mois avant le bilan d'étape » prévu par la loi. Dénonçant la diminution du nombre de bénéficiaires et l'augmentation immédiate de la participation demandée aux personnes dépendantes, il s'inquiète aussi des menaces de recours sur succession et de réduction de l'accès au GIR 4 régulièrement remises sur le tapis. Enfin, il s'indigne que les bénéficiaires de l'APA soient « suspectés de détourner l'allocation à d'autres usages » comme l'a fait récemment le secrétaire d'Etat aux personnes âgées.
Quant aux présidents des conseils généraux de gauche, ils ironisent contre ce gouvernement qui « voulait sauver l'APA » et « la sacrifie en réinventant la PSD ». Ils condamnent une « vision purement comptable » qui « dénature ce droit universel qu'est l'APA », alors qu'elle répond manifestement « à une forte attente sociale ». Ils rappellent aussi que l'Etat, représenté à l'époque par le gouvernement Jospin, s'était engagé à financer la moitié du surcoût de l'APA.
Pragmatique, l'Union nationale des associations de soins et services à domicile (Unassad) débusque les économies qui auraient pu être réalisées sans toucher au droit. Par exemple par la récupération, prévue par la loi, des sommes versées et non utilisées. Ou par une mise à contribution des services d'aide à domicile pour la gestion de l'allocation forfaitaire d'urgence ou l'évaluation de la situation des demandeurs.
Pour sa part, la Mutualité française s'élève contre des décisions prises « sans concertation », « néfastes pour les plus faibles » « et uniquement justifiées par des considérations budgétaires ».
Enfin, les Mutuelles de France, tout comme le Comité national des retraités et personnes âgées, demandent que l'APA devienne « une prestation légale de sécurité sociale, afin d'en garantir le caractère solidaire, universel et pérenne ».
(1) Sur le projet et les premières réactions, voir ASH n° 2297 du 7-02-03.