Annoncée depuis quatre ans, la réforme du diplôme d'Etat d'assistant de service social (DEASS) devrait être achevée en juin, pour une mise en œuvre à la rentrée 2004. Elisabeth Gras, conseillère technique et pédagogique chargée du dossier à la direction générale de l'action sociale (DGAS), l'a assuré, le 31 janvier à Angers, lors des journées d'études de l'Association nationale des assistants de service social. Le choix a été fait, a souligné Elisabeth Gras, d'une « réforme en profondeur ». La précédente, en effet, remonte à 1980...
De février à décembre 2002, un groupe technique de professionnels, issus de tous les secteurs du service social, a bâti le référentiel de la profession. Il s'organise autour de trois axes : les cadres d'intervention, les activités et les compétences. S'agissant des activités, par exemple, six grands domaines ont été définis : l'accueil, l'évaluation, l'orientation et l'information ;l'accompagnement social ; la veille sociale et l'expertise ; la conduite de projet et le travail avec les groupes ; le partenariat ; la médiation. En ce qui concerne les compétences, cinq catégories ont été distinguées : la communication professionnelle ; l'intervention sociale d'aide à la personne ; l'expertise sociale ; le développement de projet collectif ; l'implication dans des dynamiques partenariales et inter-institu- tionnelles.
La construction du référentiel professionnel étant achevée, trois nouveaux groupes de travail ont été mis en place depuis janvier pour élaborer le référentiel de certification. L'un se penche sur les modes de validation les plus pertinents pour vérifier l'acquisition des compétences et, par conséquent, sur la validation des acquis de l'expérience. Un autre travaille sur la réforme du mémoire et le dernier sur la reconnaissance des diplômes européens. Leurs travaux devraient être achevés fin mars. Troisième et dernière étape de la rénovation, la construction d'un référentiel de formation. Deux groupes y plancheront : l'un sur la formation pratique, l'autre sur la théorie. Un comité de pilotage, composé de centres de formation, de représentants des employeurs, des syndicats et des professionnels et présidé par la DGAS, valide les travaux des différents groupes.
Quelles seront les caractéristiques de ce futur diplôme ? La représentante de la direction générale de l'action sociale a évoqué quelques pistes. Tout d'abord, l'articulation entre formation théorique et formation pratique devrait être améliorée : on s'oriente vers l'institution de « sites qualifiants », partant du fait, comme l'a souligné Elisabeth Gras, que « tout le monde ne peut pas transmettre sonsavoir ». Autre paramètre à prendre en compte dans l'évolution de la formation, la grande place accordée aujourd'hui à la polyvalence d'équipe : le stage de cinq mois en polyvalence de secteur pourrait ainsi être remis en cause. Par ailleurs, la dimension européenne et l'utilisation des nouvelles technologies devraient être plus présentes dans le cursus. Une chose est sûre, la durée de formation ne sera pas portée à quatre années. Quant à la reconnaissance du diplôme au niveau II (bac plus trois) - revendication ancienne et ardente des assistants de service social -, la représentante de la DGAS a préféré garder un silence prudent...