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Pratiquer la médiation sociale

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Restaurer ou recréer du lien social : telle est la mission principale des médiateurs qui interviennent essentiellement auprès de collectivités locales, de bailleurs sociaux et de transporteurs (routiers ou ferroviaires). La médiation sociale est apparue il y a une dizaine d'années, au moment des grandes vagues de violences urbaines dans les quartiers défavorisés. Lors de celles qui se sont déroulées en 1991 à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), le maire, Pierre Cardo, rappelle auprès de lui Jean-Marie Petitclerc, ancien responsable de l'équipe de prévention spécialisée de la commune. Celui-ci préconise alors de passer d'une politique « pour » à une politique « avec » les jeunes. Dans cet esprit, il crée en 1992 « Les Messagers », entreprise d'insertion qui initie, de façon pionnière, la fonction d'agents locaux de développement social. Ces « aînés, capables d'être sensibles au discours de modération que nous tenions et capables de le répercuter auprès des plus jeunes », Jean-Marie Petitclerc les trouve avec la complicité de Sofiane Bensikhaled, célèbre boxeur de la cité La Noë, qui s'implique dans le projet. Destinés à apporter une présence rassurante pour les habitants, susceptible de favoriser leur dialogue et d'endiguer les débordements des éléments les plus anti-sociaux, Les Messagers - de jeunes chômeurs sans qualification professionnelle, formés par l'association qui les emploie - sont en majorité issus de la cité, dont ils connaissent l'histoire et les modes de fonctionnement.

D'abord expérimentale, leur activité se développe rapidement dans les bus, puis dans les trains du réseau régional de la SNCF, et s'y révèle probante : baisse du taux de fraude, diminution des incidents, quasi-disparition des agressions, souligne l'auteur. Ce succès contribuera à la reprise de l'idée par le conseil général des Yvelines (plan 1 000 emplois en 1994) et à son extension dans le cadre des emplois-ville lancés en 1996 par le gouvernement Juppé, puis des emplois-jeunes de Martine Aubry.

Aujourd'hui dénommés « agents locaux de médiation sociale », ces acteurs des quartiers sensibles occupent une fonction que Jean-Marie Petitclerc juge indispensable. La formation qui doit l'accompagner ne l'est pas moins. Estimant que « de nombreuses expériences ont dérivé vers une prestation de type plus mafieuse que citoyenne, à cause de l'absence de formation des jeunes embauchés », l'auteur insiste sur la nécessité de mettre en place des itinéraires adaptés, qui soient véritablement qualifiants. A l'heure où sonne le glas des emplois-jeunes, c'est bien la question de la professionnalisation des agents locaux de médiation sociale et, partant, de la pérennisation de ce « nouveau métier de la ville au service du lien social », qui se trouve posée.

Pratiquer la médiation sociale. Un nouveau métier de la ville au service du lien social  - Jean-Marie Petitclerc - Ed. Dunod - 22  .

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