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Parents en deuil

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Psychiatre et psychanalyste travaillant depuis 15 ans dans le département d'oncologie pédiatrique de l'Institut Gustave- Roussy (Villejuif), Daniel Oppenheim a organisé, en 1999 et 2000, des groupes de parole à l'intention de parents ayant perdu leur enfant. Ce sont les rencontres de l'un de ces groupes - dix réunions, échelonnées sur six mois -, qu'il présente dans cet ouvrage, analysant le déroulement du processus de deuil vécu par les parents. Au fur et à mesure de leurs discussions, ces derniers font part de leur profonde détresse depuis la mort de l'enfant et de la culpabilité éprouvée à être eux-mêmes encore vivants, ainsi que de la souffrance de la fratrie qu'ils découvrent progressivement. Sans cesse assaillis par les images des derniers moments de l'enfant, ils se reprochent d'avoir accepté qu'un traitement éprouvant lui soit infligé et s'en veulent également de ne l'avoir peut-être pas bien compris ni entendu pendant sa maladie, voire avant. Evoquant leur écartèlement entre la double tentation de l'acharnement thérapeutique et de l'euthanasie, les parents font également montre d'ambivalence à l'égard des soignants, avec qui ils ont noué d'authentiques relations de solidarité mais qu'ils accusent parfois aussi d'être responsables de la mort de leur enfant.

Suivant attentivement le déroulement de ces échanges, Daniel Oppenheim reconnaît qu' « ouvrir le libre dialogue et la boîte de Pandore [...] ne suffit pas, encore faut-il accompagner les parents avec prudence, ne pas aller trop vite, respecter les attentes, les espoirs, les craintes et les limites des uns et des autres ». Telle est la fonction de ce groupe psychothérapeutique où se décante, peu à peu, la douleur des parents qui parviennent à retisser une relation moins douloureuse à leur enfant et aux souvenirs qu'il a laissés. Une évolution positive dont l'analyste constate qu'elle s'est poursuivie après la dissolution du groupe, à nouveau réuni à trois reprises au cours des deux années suivantes. Tout en cherchant un équilibre entre ne plus souffrir et préserver les émotions en rapport avec la mémoire de leur enfant, les parents disent alors que tout ce qu'ils avaient décrit de leur deuil est toujours présent mais atténué, qu'ils ont le sentiment d'avoir quitté leur identité unique de parents d'enfant décédé d'un cancer et repris leur dynamique existentielle, et qu'ils continuent à bénéficier, dans les moments difficiles, de l'expérience réflexive acquise dans le groupe.

Parents en deuil. Le temps reprend son cours  - Daniel Oppenheim -Ed. érès -19  .

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