Parmi leurs allocataires, les caisses d'allocations familiales (CAF) dénombrent 2 700 000 titulaires de « bas-revenus » (1), soit un tiers. Avec les conjoints et personnes à charge, ce seuil englobe 6 millions de personnes sur les 26 millions d'individus couverts par les prestations. Une étude du réseau des CAF (2) établit, sans surprise, que la répartition territoriale de ces bas revenus est inégale, avec une concentration plus forte dans le nord de la France, autour du bassin méditerranéen et dans la banlieue nord de Paris. Leur présence est aussi plus marquée dans les zones urbaines, particulièrement dans les villes centres des agglomérations de province.
Plus surprenant, aux dires mêmes des auteurs, est le fait que seuls 49,6 % des allocataires à bas revenus perçoivent un minimum social. Se placent dans cette cohorte la quasi-totalité des titulaires du revenu minimum d'insertion, 92 % des bénéficiaires de l'allocation de parent isolé et 39 % des personnes recevant l'allocation aux adultes handicapés. Parmi ceux qui dépassent le seuil des bas revenus, la plupart le font parce qu'ils perçoivent une autre allocation, le plus souvent une allocation logement.
Les autres allocataires à bas revenus sont divers. Parmi eux, des « travailleurs pauvres », qui n'ont qu'une activité professionnelle réduite ou intermittente. Ou des familles, parfois nombreuses, propriétaires de leur habitation, ce qui les exclut d'une prestation logement.
Tous se caractérisent par une forte dépendance par rapport aux prestations, qui représentent 60 % de leurs revenus (contre 20 % pour l'ensemble des allocataires). Les CAF en concluent qu'elles « font incontestablement partie des principaux acteurs mobilisés dans les politiques de lutte contre la pauvreté ».
(1) En fonction du seuil défini par l'INSEE par rapport à la médiane des revenus et qui était, en 2000, de 621 € par « unité de consommation ».
(2) L'e-ssentiel n° 8 - Janvier 2003 - Peut être demandé à l'adresse suivante :