La commission d'orientation sur le cancer, mise en place le 9 septembre 2002 à la demande des ministres Jean-François Mattei et Claudie Haigneré, déplore, dans son rapport rendu public le 16 janvier 2003 (1), « l'insuffisance de l'accès aux soins de soutien pour la prise en charge psychologique et d'autres soins complémentaires » - bien qu'il s'améliore « grandement » pour la douleur et les soins palliatifs - ainsi que les difficultés d'insertion sociale rencontrées par les malades, notamment les jeunes.
Lors de la mise en place du traitement, le malade et la famille ressentent effectivement un besoin légitime de bénéficier d'un soutien psychologique, relèvent les experts de cette instance, pilotée par Lucien Abenhaim, directeur général de la santé. Afin de développer ce type de soins et de pallier la carence d'information, ils proposent, entre autres, la création d'unités fonctionnelles de soins de support en oncologie au sein d'établissements accueillant des patients cancéreux. Structures qui « devraient associer des compétences en psycho-oncologie, douleur, nutrition, soins infirmiers spécialisés, services sociaux ». Dans le même ordre d'idées, ils préconisent l'ouverture de « kiosques d'information et de soutien psychologique et social dans les départements et/ou régions ».
Par ailleurs, en ce qui concerne la prise en charge des dispositifs médicaux, la commission pointe du doigt la différence significative entre le prix de vente et le tarif fixé par la liste des produits et prestations remboursables. Elle souligne aussi les difficultés d'ordre social rencontrées par les malades. Notamment, elle lance un appel visant à favoriser l'accès aux prêts et aux assurances, lequel a été amorcé par la convention signée le 19 septembre 2001 entre l'Etat, les représentants des professions d'assurance et de crédit et des associations de malades (2).
En outre, si le rapport prend soin de rappeler les aides disponibles (indemnités journalières, pension d'invalidité, allocation aux adultes handicapés, allocation d'éducation spéciale...), il en souligne toutefois les lacunes. Ainsi, il regrette que la période transitoire entre la suppression des indemnités journalières et l'attribution de la pension d'invalidité place souvent le salarié dans une position difficile. Enfin, il s'attarde sur la situation particulièrement délicate des jeunes âgés de 18 à 25 ans sans ressources, réduits au fonds d'aide aux jeunes à défaut de pouvoir percevoir le revenu minimum d'insertion. Et se montre catégorique : « Une aide plus adaptée doit être envisagée. »
Reste à savoir dans quelle mesure la commission d'orientation sera entendue par le gouvernement. Lequel doit présenter un plan national de lute contre le cancer au président de la République.
(1) Disponible sur le site :
(2) La loi du 4 mars 2002 a donné une base légale à cette convention. Voir ASH n° 2268 du 21-06-02.